Le Comité Para
BEAUCOUP se souviennent du Professeur Tournesol et de son pendule, apparu dans Le Trésor de Rackham le Rouge (Casterman, 1942). C'était l'époque des radiesthésistes, qui prétendaient non seulement retrouver des trésors, mais aussi, entre autres, poser des diagnostics médicaux.
En 1948, des médecins, des physiciens, ainsi qu'un conseiller au rapatriement qui avait pu constater l'impuissance des voyants à retrouver les disparus de la guerre 40-45, créèrent le Comité Belge pour l'Investigation Scientifique des Phénomènes Réputés Paranormaux.
Ses premières expérimentations ont porté sur le diagnostic médical au pendule à partir d'une goutte de sang et sur la localisation des domiciles de personnes à partir de photos et d'un plan. Les résultats furent semblables à ce que le calcul de probabilités avait prévu: les radiesthésistes n'ont donc pas fait mieux que le hasard.
Le Comité a étudié, sur proposition de l'astrologue Gauquelin, la position de la planète Mars dans les horoscopes de 535 sportifs de haut niveau (sélections nationales). Rien de significatif dans les résultats n'a permis d'étayer les thèses de l'astrologue, qui pensait retrouver cette planète à des endroits bien précis de ces «thèmes astraux».
Le Comité Para a aussi refait les expériences du professeur Yves Rocard sur la sensibilité du corps humain aux variations de champs magnétiques (c'est ainsi qu'il expliquait le «don» des sourciers). Bien que le protocole d'expérimentation du Comité ait été plus rigoureux (expérience réalisée en double-aveugle, où l'expérimentateur en contact avec le sujet ne connaît pas non plus le résultat à obtenir), le Pr Rocard a contesté les résultats négatifs du Comité.
Il semble actuellement plus compliqué d'expérimenter le paranormal, ses promoteurs se débinant le plus souvent, témoins ces géobiologues qui prétendent qu'il existe des ondes nocives que le matériel basé sur les principes connus de la physique ne permet pas de détecter, mais qui ne viennent pas aux rendez-vous, ou de cette artiste affirmant sans plus détails qu'un professeur d'astronomie avait reconnu de grands principes cosmologiques dans ses œuvres. Le paranormal n'a pas besoin d'expérimentation, dirait-on, l'affirmation suffisant comme preuve.
Certains observateurs disent constater un retour de l'irrationnel. Une démagogie médiatique paraît effectivement exploiter le besoin de croire, mais le vide laissé par les systèmes de pensée traditionnels n'est qu'une hypothèse à vérifier, tout comme l'idée que la crise économique induit une fuite du réel et un attrait pour le magique.
Publications
- Nouvelles Sceptiques (anciennement Nouvelles Brèves), «paraissant quand il sied» mais revue annuelle dans les faits, relatant les résultats des expériences (de moins en moins, voir supra), le suivi des polémiques qu'ils inspirent ou des articles de fond ou de réflexion sur des sujets paranormaux.
- Trait d'Union (feuille A3 pliée en deux), trimestriel plus proche de l'actualité, relatant les conférences, participations ou réactions aux émissions de télévision, des recensions d'articles de magazines ou de livres…
- La science face au défi du paranormal, 50 ans d'action d'un Comité, Éditions Quorum, 1999 – réédité en 2005 chez Relie-Art.
Mutation de juin 2017
Un grand bouleversement a eu lieu dans le Conseil d'Administrateurs de l'ASBL, et une nouvelle équipe (président, vice-président, secrétaire-trésorier et secrétaire adjoint) a été élue le 23 juin 2017. Le Comité a été renommé Comité belge pour l'analyse critique des parasciences et un logo (Casper la pieuvre) a été réalisé.
Le trimestriel Trait d'Union a connu en septembre 2017 son dernier numéro, qui coïncide avec le nombre 100. Ces informations devraient maintenant être mentionnées sur le site Internet comitepara.be, non encore finalisé en ce mois de novembre 2018.
Les dernières Nouvelles Sceptiques date de novembre 2016 ; aucune information n'existe quant à une éventuelle poursuite de la parution.
Les archives du site permettent le téléchargement de la revue Nouvelles Sceptiques à partir du N°77 (août 2011), ainsi que des feuilles trimestrielles Trait d'Union à partir du N°71 (mars 2010). Il y manque le dernier numéro (septembre 2017).
2018.11.18 – Le président ayant demandé l'avis des membres (et, dans mon cas, des adresses connues) sur le nouveau site Internet, j'ai répondu pourquoi il ne me convainc pas: peu étoffé, avec des photos hors-sujet… et assez peu lisible: défilement de photos qui n'ont pas le temps d'être vues et de textes qui n'ont pas le temps d'être lus, ce qui stresse l'internaute, écriture en gris sur fond blanc, ce qui n'est pas idéal pour les personnes à la vue déficiente.
Je m'interroge en outre sur l'utilité d'une pieuvre comme mascotte, cet animal (et ses tentacules) ayant une connotation péjorative, désignant notamment la mafia en Italie. Le président m'a répondu, me promettant d'expliciter ce choix. Le reste ne serait-il qu'une question de goûts personnels? J'affirme le contraire, militant pour une meilleure accessibilité du web, voir ici.
Mes prises de position ayant indisposé plusieurs membres, il m'a également demandé de «mettre fin à cette polémique». Même si j'estime que tout le monde a des leçons à recevoir de tout le monde (a fortiori lorsqu'on prône la raison), je n'irai pas imposer un débat jugé importun. Il m'avait semblé que le président m'avait demandé mon avis ; il aurait dû préciser que la réponse ne devait pas être trop négative.
2019.03.16 – Le site commence à être opérationnel (son lancement avait donc été un peu prématuré). Il se résume à peu près à des annonces de conférence, et en dit maintenant un peu plus sur l'origine du Comité, mais je n'ai toujours pas trouvé d'éclairage sur Casper la pieuvre.