Les «Que-Sais-Je» paranormaux
LA prestigieuse interrogation de Montaigne, reprise comme titre de collection par les Presses Universitaires de France, n'a pas empêché l'édition d'ouvrages favorables à la parapsychologie et aux pseudo-sciences.
En voici quelques exemples :
- 256 La graphologie, Herbert Hertz, 1947, 1995 (19° éd.)
- 277 Physionomie et caractère, Francis Baud, 1947, 1962 (6° éd.) épuisé
- 277 La morphopsychologie, Martine Boulart et Jean-Paul Juès, 2000
- 641 Le spiritisme, Yvonne Castellan, 1954
- 671 La parapsychologie, Yvonne Castellan, 1955, 1991 (7° éd.)
- 677 L'homéopathie, Pierre Vannier, 1955, 1980 (7° éd.)
- 1031 L'ésotérisme, Luc Benoist, 1963
- 1877 La voyance, Joseph et Annick Dessuart, 1980, 1994 (2° éd.)
- 1939 Les sourciers, Yves Rocard, 1981, 1997 (3° éd.)
- 2221 Les O.V.N.I., Michel Dorier et Jean-Pierre Troadec, 1985, 1992 (2° éd.)
- 2481 L'astrologie, Suzel Fuzeau-Braesch, 1989, 1995 (3° éd.)
- 3424 Le paranormal, Philippe Wallon, 1999
- … liste non exhaustive
Si l'on voit que le paranormal est présent dès le début de cette collection, il est à noter que l'ouvrage critique sur l'astrologie de l'astronome P. Couderc (Que-Sais-Je n°508, 1951, dont la quatrième édition est disponible ici) a été supprimé et remplacé en 1989 par celui d'une prosélyte, sous le numéro 2481 : Suzel Fuseau-Braesh a également écrit Pour l'astrologie, réflexions d'une scientifique (Albin Michel, 1996).
On entend souvent dire que les gens sont majeurs et qu'ils sont capables de se faire une opinion par eux-mêmes. Pour les croyants au paranormal, l'existence d'une littérature allant dans le sens de leurs croyances suffit le plus souvent. Les Presses Universitaires de France ont-elles été abusées par les prétentions scientifiques de Suzel Fuzeau-Braesch ou ont-elles clairement choisi leur politique éditoriale pour leur collection «Que-Sais-Je ?»
En février 2005, revirement des PUF : tout en gardant le même numéro, le Que-Sais-Je sur l'astrologie est maintenant écrit par Daniel Kunth et Philippe Zarka, deux astrophysiciens du CNRS quelque peu chèvre-choutistes, comme s'il fallait ne fâcher personne.