La «nouvelle» orthographe

L’ORTHOGRAPHE, comme tout phénomène humain, évolue. Qui écrit encore Thibet ou poëte comme au XIXe siècle, ou poële comme au XXe? Nous avons encore connu, plus récemment, l’apostrophe de grand’mère ou grand’place que rien ne justifiait. L’orthographe rectifiée de 1990 n’apporte pas beaucoup de changements, mais élimine beaucoup l’arbitraire de certaines graphies.

2025.05.02 – passage à l’orthographe réformée de 1990

Cette page est inspirée de L’essentiel de la nouvelle orthographe de l’APARO (Association Pour l’Application des Recommandations Orthographiques) et un autre site sur l’orthographe recommandée.

1. Accents • 2. Mots composés • 3. Accords • 4. Moins de doubles consonnes • 4. Autres rationalisations

1. Les accents

Le grand principe est que l’orthographe soit la plus proche de la prononciation.

1.1 L’accent aigu

Tout e prononcé fermé est dorénavant écrit é : artéfact, asséner, bésicles, braséro, caméraman, candéla, chéchia, chichekébab, critérium, délirium trémens, démiurge, diésel, duodénum, édelweiss, gélinotte, imprésario, jéjunum, légato, média, méhari, mélimélo, mémorandum, pérestroïka, péséta, péso, phylloxéra, piéta, placébo, québécois, rasséréner, référendum, révolver, satisfécit, scénario, sénestre, sénior, séquoia, sombréro, spéculum, téléfilm, trémolo, vadémécum, vélum, véto…

1.2 L’accent grave

1.2.1 Les e prononcés "è" sont écrits comme tels : papèterie.

1.2.2 Devant une syllabe muette, le e accentué est maintenant écrit è : cèleri, dussè-je, évènement, règlement, mènera…

1.2.3 Par exception au §1.2.2, le «é» est maintenu sur :

1.2.4 Les futurs et conditionnels des verbes en é_er utilisent un accent grave avant la syllabe muette : préfèrera plutôt que préférera.

1.3 L’accent circonflexe

1.3.1 L'accent circonflexe sur le «i» et le «u» est conservé sur les terminaisons :

1.3.2 Disparition systématique (sauf 1.3.1) de l'accent circonflexe du «î» : abime, épitre, naitre, paraitre, etc. C’est cette règle qui a la plus grande incidence sur la réécriture d’un texte en orthographe réformée.

1.3.3 L’accent circonflexe disparait également (sauf §1.3.1) de la voyelle u : aout, cout, piqure, etc. Les exceptions concernent les couples d’homophones à distinguer : mur (parois) et mûr (à point) ; jeune et jeûne (abstinence de nourriture, mais «déjeuner» et «jeuneur») ; «crois», «croit», «cru» (de croire) et «croîs», «croît», «crû» (de croitre) ; du (article contracté) et dû (de devoir) ; mu (lettre grecque) et mû (de mouvoir) ; sur (prép.) et sûr (certain)…

1.4 Le tréma

1.4.1 Il est porté par le u plutôt que par le e ou le i : aigüe, ambigüe, argüer, cigüe, continüité, exigüe…

1.4.2 Le tréma est maintenant utilisé pour faire ressortir le son /y/ («u» français) du groupe «geu» : gageüre, mangeüre, rongeüre et vergeüre.

2. Mots composés

2.1 Avec trait d’union

Le trait d’union est conservé :

2.2 Soudure

La tendance est à la soudure des mots composés. Le substantif final est toujours au singulier («vanupied»), et porte seul le pluriel («vanupieds»).

Sont écrit·e·s en un mot :

Ces expressions sont écrites en un mot : arcboutant, d’arrachepied, bassecour, boutentrain, branlebas, chauvesouris, cinéroman, à clochepied, en contrebas, en contrehaut, entretemps, globetrotteur, harakiri, hautecontre, hautparleur, jeanfoutre, lieudit, mélimélo, millefeuille, millepatte, millepertuis, ossobucco, parabellum, pêlemêle, pingpong, piquenique, platebande, potpourri, prêchiprêcha, quotepart, sagefemme, saufconduit, supernova, téléfilm, terreplein, tictac, tohubohu, tournedos, vanupied, weekend…

3. Les pluriels

3.1 Le pluriel des mots composés

Les mots composés prennent un s en fin d’expression : un abat-jour, des abat-jours ; un tirebouchon, des tirebouchons ; un boutentrain, des boutentrains ; un vanupied, des vanupieds.

3.2 Expressions invariables

Quelques expressions restent invariables, comme trompe-l’œil, trompe-la-mort, prie-Dieu

Des noms venant de citations comme requiem sont invariables.

3.3 Les pluriels d’origine

Les expressions étrangères ou d’origine latine ne sont plus astreintes à leur pluriel d’origine :

3.4 Accord du participe passé

Rien ne change sauf pour l’expression «laissé + infinitif» : les oiseaux que tu as laissé échapper.

4. Moins de doubles consonnes

Les verbes en ~eler et ~eter abandonnent le redoublement : détèle plutôt que dételle, amoncèle plutôt qu’amoncelle, ainsi que pour les adverbes en ~ment. Exception pour la verbes des familles de jeter («jette»), et appeler («appelle»).

4. Autres rationalisations

L’orthographe est normalisée, notamment pour les dérivés :