Inventaire des «Primus et Musette»

FRANÇOIS CRAENHALS (1926-2004) est un auteur de bandes dessinée surtout connu pour son «Chevalier Ardent» et pour la série «Les 4 As» avec Georges Chaulet. Selon bdzoom.com, c'est à partir du 28 juin 57 que sa bande quotidienne «Primus et Musette» a commencé à paraître dans «La Libre Belgique», avec l'aide de Jean Labar.

Les premières histoires furent rassemblées en albums, les autres de façon plus désordonnée dans le magazine Samedi Jeunesse. Cette page tente d'en établir l'inventaire, qui, selon pressibus.org, reste à faire.

exemple de série-numéro de bande

Un grand merci aux contributeurs des sites recensés par cette page. Si vous possédez un exemplaire de «La Libre Belgique» paru entre le 28 juin 1957 et (fin?) 1968, veuillez m'en communiquer la date exacte et l'indice série-numéro de la bande de «Primus et Musette» qu'il contient (voyez ci-contre l'indice pour la 27e bande de la série 13) ou à défaut le titre de l'histoire.

1. Personnages et thèmes

1.1 Personnages
1.2 Thèmes
1.3 Fin de l'aventure

2. Présentation des séries

2.1 Séries déterminées
2.2 Séries à déterminer

3. Éditions

3.1 La Libre Belgique
3.2 Samedi Jeunesse
3.3 Autres éditions

4. Bibliographie

4.1 Livres
4.2 Revues
4.3 Sites

1. Personnages et thèmes

Les histoires sont assez dynamiques et inventives, ce qui est une nécessité pour l'intérêt quotidien de l'histoire. L'humour, devant être efficace, joue parfois sur des clichés, surtout dans les premières histoires. Elles se passent à toutes les époques, débutant avec l'«âge des cavernes», puis à notre époque contemporaine (en fait, dans la seconde moitié des «Trente Glorieuses»), avec des excursions en Antiquité, au Moyen Âge, durant l'Ancien Régime ou à la «Belle-Époque». Il n'y a donc pas nécessairement de continuité entre les histoires, et le rapport entre les personnages principaux peut varier d'un scénario à l'autre.

1.1 Les personnages

À part les trois personnages principaux et trois autres plus sporadiques, les personnages sont toujours liés à une seule histoire.

Primus et Musette

Le héros est Primus, assez actif, plus ou moins positif et conventionnel. Son caractère peut changer selon le scénario: il est plus macho en agent secret ou en chasseur de fauves, plus conformiste en enseigne de la marine royale.

L'héroïne est Musette, présente dès la première bande, mais relativement secondaire, qui peut même être totalement absente comme dans «Abominâs»-N. Elle n'est pas ridicule ou inconsistante comme c'est souvent le cas dans la bande dessinée franco-belge d'après-guerre, mais son rôle est rarement aussi important que celui de Primus ; elle n'est pas aussi débrouillarde et efficace que Queue-de-Cerise, la secrétaire de Gil Jourdan. Son caractère peut selon l'histoire être réfléchi et pragmatique, ou émotif, voire agressif.

Il est difficile de débrouiller la nature des relations entre Primus et Musette: ils sont au départ assez infantiles, la tête valant le quart du corps entier et les seuls caractères sexués concernent l'habillement, la coupe de cheveux et les activités «liées aux genres». Ils vivent ensemble mais il est très clair dans les premières histoires qu'ils ne dorment pas dans le même lit, le lien étant plutôt d'ordre fraternel.

Les personnages évoluant, Primus et Musette deviennent plus adultes et selon certains scénarios, il peut s'agir d'inconnus qui se rencontrent, pour un conflit jamais apaisé dans «S.O.S 17»-6 ou pour un mariage dans «Le Lion des Mers»-X et «Fortunat et Pas-de-Veine»-T ; ils sont cousins dans «Mousquetaires du roi»-R.

Pardaf

C'est dans la troisième série, «Les Bâtons volants»-C, qu'apparaît pour la première fois Pardaf, le troisième de la bande. Il s'agit au départ du serviteur du Professeur Moëlle que l'affreux Bibaâw fait enlever. Si l'inventeur des gadgets de l'âge de la pierre comme son vilain geôlier n'auront qu'une existence sporadique, Pardaf devient l'indispensable joyeux camarade, qu'il faut néanmoins ne pas trop indisposer. Sa nature entière fait qu'il est parfois le personnage central de l'histoire, comme dans «Le roi du Yo-Yo»-3 ou, dans une moindre mesure, «Le Lion des Mers»-X.

…et trois autres

Le professeur Moëlle et Bibaâw se retrouvent opposés dans trois histoires: «Les blousons volants»-J, «L'aucéloptère»-4 et «La Grande Société»-11. Le professeur Moëlle revient encore sans Bibaâw dans «Civilisation des loisirs»-5, où l'ennemi est le bruit, et Bibaâw seul à l'époque contemporaine dans «Los Pagayos»-D et «Le safari de Chickelbox»-1.

L'auteur se met également en scène, soit par l'entremise d'une réflexion de Primus ou de Musette, soit de façon directe en s'incluant dans (le début de) l'histoire, à la recherche de ses héros qui ont fait une fugue dans «Les Blousons volants»-J, et même en tant qu'anti-héros dans «La grève de la fin»-W, où le trio se rebelle et se venge.

1.2 Les thèmes

Trois grands thèmes se dégagent de la quarantaine d'histoires.

La préhistoire

A Quand vint le froid
B Du feu s.v.p.
C Les bâtons volants
F1 Pour l'oeuf
J Les Blousons volants
4 L'aucéloptère
5 La civilisation des loisirs
11 La Grande Société
? Sur l'Olympe
? …cherchent un logement

Les débuts de Primus et Musette se passent dans une préhistoire de fantaisie, où traînent volontiers des dinosaures, mais parfois avec une organisation sociale et même une technologie proches de la nôtre. Cela peut être l'occasion de parler de problèmes de sociétés, comme la toxicomanie dans «Les Blousons volants»-J ou les vicissitudes de la vie moderne dans «La civilisation des loisirs»-5, voire politiques dans «Les bâtons volants»-C, la course aux armements dans «L'aucéloptère»-4 ou dénonçant la course à la productivité dans «La Grande Société»-11.

L'histoire et littérature

D Los Pagayos
N Abominâs
O Le talisman du druide
P La corne magique
R Les mousquetaires du Roi
T Fortunat et Pas-de-veine
V Les pilules temporelles
X Le Lion des Mers
2 La ruée vers l'or
6 S.O.S 17
9 De l'or à la pelle
12 Les rois fainéants

Une autre source d'inspiration a été l'Histoire, souvent vue à travers les lieux communs, comme les révolutions folkloriques d'Amérique Latine dans «Los Pagayos»-D, la résistance des Belges à Jules César dans «Le talisman du druide»-O et la cupidité dans «La ruée vers l'or»-2. L'auteur dénonce parfois ces clichés, comme dans «De l'or à la pelle»-9, qui se passe au temps des Aztèques.

L'inspiration peut être littéraire, comme dans les «Mousquetaires du Roi»-R où l'histoire est mélangée à une affaire de poisons et dans «Le Lion des Mers»-X, histoire de pirates peut-être plus originale ; elle est plus parodique dans «Abominâs»-N et «S.O.S 17»-6.

«Les pilules temporelles»-V (la Rome impériale) et surtout «La corne magique»-P (le moyen âge) sont plus faibles ; «Les rois fainéants»-12 cadre mal avec le reste de l'œuvre.

L'emploi

F2 Cobayes
G La lune
H Le bounam
I Bounam contre Winneck
K Les plombiers-zingueurs
L Ça-blinck
M Béton
S Roméo et Juliette
Y L'éléphant rose
1 Le safari de Chickelbox
3 Le roi du Yo-Yo
7 Duc
8 Première
13 Ciel bleu et Mer Rouge
14 Le Viking
15 Double bang

Le troisième thème est l'emploi, la nécessité de survivre en travaillant, ce qui étonne pour ces histoires dessinées au bon milieu des «Trente glorieuses», période connue pour son plein emploi. Les quatre premières histoires de cette thématique commencent avec «Cobayes»-F2, où Primus et Pardaf acceptent de tester des médicaments et de servir dans des expériences de balistique. Cela leur rapporte une aventure lunaire, la rencontre avec le bounam et une histoire en Écosse.

Suivent trois histoires contiguës où Primus et Pardaf s'essaient à la plomberie dans «Les plombiers-zingueurs»-K, au démarchage commercial dans «Ça-blinck»-L et s'engagent comme ouvriers de la construction dans «Béton»-M. Même si «Roméo et Juliette»-S semble à première vue une histoire d'amour, il y est surtout question pour Roméo de conquérir l'estime, puis la place de patron de son futur beau-père, grâce au trio qui ne peut obtenir au final qu'un emploi des plus modestes dans l'entreprise.

Nos héros seront ensuite détectives chargés de la sécurité d'un maharadja dans «L'éléphant rose»-Y, chasseurs de fauves dans «Le safari de Chickelbox»-1, Primus et Musette coachs pour la star Pardaf dans «Le roi du Yo-Yo»-3 ; Primus sera maire et chef d'État dans «Duc»-7, critique dramatique dans «Première»-8. Et même si les histoires restent dynamiques, les trois dernières parlent plutôt de vacances sur une île dans «Ciel bleu et Mer Rouge»-13 puis aux sports d'hiver dans «Le Viking»-14, pour une dernière qui se déroule dans leur banlieue bourgeoise dans «Double bang»-15.

Quatre exceptions

E Une belle ère
T Fortunat et Pas-de-Veine
W La grève de la fin
Z Ce que parler veut dire

Quatre histoires font exception et montrent l'originalité de la série. La première, «Une belle ère»-E, est une critique du consumérisme puis une mise en garde contre la technologie, qui devient presqu'un plaidoyer pour un retour à la préhistoire, où Primus dit bien se sentir. La seconde met deux histoires en parallèle (strip à strip), comparant un cowboy à qui tout réussit à un garçon vacher qui rate tout. La troisième, «La grève de la fin»-W est une vengeance des héros contre l'auteur, l'envoyant dans les griffes des méchants des dernières aventures qu'il a dessinées. La quatrième, «Ce que parler veut dire»-Z offre une description littérale d'expressions imagées. Ces deux dernières sont d'ailleurs les seules à avoir fait l'objet d'une réédition.

1.3 La fin de l'aventure

Une histoire aurait indisposé certains lecteurs du quotidien catholique et conservateur «La Libre Belgique» et causé l'arrêt de la série (Dossier Craenhals, p. 11). C'est probablement la dernière, «Double bang»-15, qui montre des citoyens en colère peu respectueux de l'armée, de la police et du gouvernement… La parution quotidienne, à partir de juin 1957, des 3 329 bandes des 41 histoires totalisant onze années (un peu plus de 300 jours ouvrables sur l'année), nous arrivons à cette année qui a tant inquiété les milieux bien-pensants.

La série devenait également un peu plus réaliste dans le dessin, Musette devenant moins enfantine, mais surtout plus critique: voyez «La Grande Société»-11! Rappelons également que François Craenhals avait commencé dès 1964 à illustrer puis à adapter «Les 4 As» de Georges Chaulet (1931-2012), qui met également en scène de jeunes gens qui vivent des histoires singulières, avant de se lancer en 1966 dans les histoires du «Chevalier Ardent».

Deux histoires sans lettre ou numéro de série ainsi que deux lettres et un numéro de séries («Q», «U» et «10») sans histoire peuvent laisser penser qu'au moins une histoire n'est toujours pas répertoriée. Si vous disposez des Libre Belgique de 1957 à 1968…

2. Présentation des séries

Les séries sont en général mentionnées au bas de chaque bande («strip»). L'idée de ce classement m'a été donnée en consultant la page comicguide.net. Les séries «Q», «U» et «10» sont absentes et ne peuvent être comblées par les deux histoires sans numéro de série. L'œuvre totalise 3329 bandes, ce qui équivaut à 832 pages à raison de quatre bandes par page, plus 15 pages de l'histoire «Fortunat et Pas-de-Veine»-T numérotées par demi-pages équivalant à 60 bandes.

2.1 Séries déterminées

A • «Quand vint le froid»

25 bandes • Primus et Musette n°1, p. 10-18

C'est le début de l'ère glaciaire: Musette aimerait une fourrure, qui surtout ne soit pas démodée. Réactualisation au paléolithique du gag usé de la femme coquette.

B • «Du feu s.v.p.»

18 bandes • Primus et Musette n°1, p. 19-24

La négligente Musette a laissé éteindre le feu, et ne parvenant pas à en produire lui-même, Primus doit se mettre en route. D'autres en ont écrit tout un roman ou fait un long métrage… qui se prenaient plus au sérieux.

C • «Les bâtons volants»

70 bandes • Primus et Musette n°1, p. 25-48

Première histoire consistante, où apparaît un Pardaf geignard, serviteur du professeur Moëlle, celui-ci étant prisonnier du vilain Bibaâw, dictateur d'une cité militariste paléolithique (l'âge des casernes?).

D • «Los Pagayos»

63 bandes • Samedi Jeunesse n°152, p. 31-46

Première excursion dans l'époque contemporaine du trio (Primus s'en étonne et rappelle à l'auteur qu'il est un personnage préhistorique) et du méchant («Il y a toujours un Bibaâw dans chaque génération… Ha ha ha ha!!!»), pour éprouver les clichés d'une révolution latino-américaine.

E • «Une belle ère»

19 bandes • Primus et Musette n°3, p. 42-48

Seul-en-scène de Primus pour une conférence sur les bienfaits de la technologie, qui se transforme en une critique de ses calamités, qui lui font regretter et retrouver l'âge des cavernes.

F1 • «Pour l'œuf»

28 bandes • Primus et Musette n°1, p. 1-10

Bref retour à l'époque préhistorique (sans Pardaf), où récolter et manger un (gros) œuf de fantasiausaure n'est pas une simple affaire.

F2 • «Cobayes»

73 bandes • Primus et Musette n°2, p. 1-25

Sans le sou, thématique qui reviendra dans les histoires «Les plombiers-zingueurs»-K, «Ça-blinck»-L et «Béton»-M, Primus et Pardaf décident de devenir cobayes pour la recherche, avec Musette pour témoin.

G • «La lune»

126 bandes, la 91e doit se lire après les 92e et 93ePrimus et Musette n°3, p. 1-42

Engagés pour le premier voyage sur la lune, Primus, Musette et Pardaf ne font pas les choses telles qu'elles étaient prévues, et la lune n'est pas si désolée qu'on ne le pense.

H • «Le bounam»

44 bandes • Primus et Musette n°4, p. 1-16

Le bounam est un genre de castor intelligent rapporté de l'expédition lunaire, avec un «laid légume» qui prolifère, posant un problème pour la survie de l'humanité.

I • «Bounam contre Winneck»

91 bandes • Primus et Musette n°4, p. 17-47

Tentative de captation d'héritage dans un manoir de l'Écosse profonde, avec fantôme, monstre de Frankenstein (mais curieusement pas de monstre du Loch Ness) et des sœurs jumelles, d'où le titre du Primus et Musette n°4.

J • «Les Blousons volants»

123 bandes • Samedi Jeunesse n°165, p. 40-70

Une drogue fait littéralement planer des blousons noirs préhistoriques, puis toute la population, rendant le pays vulnérable et sous la menace de l'armée de Bibaâw. C'est Musette qui, par sa force de persuasion, renverse la situation.

K • «Les plombiers-zingueurs»

26 bandes • Samedi Jeunesse n°153, p. 23-29

À cause d'une fuite trop importante, Primus et Pardaf doivent jouer les hommes-grenouilles.

L • «Ça-blinck»

31 bandes • Primus et Musette n°2, p. 27-36

Primus et Pardaf sont représentants en une cire qui brille – «blinquer» (néerl. blinken) signifie «briller» – et qui glisse. Musette est totalement absente de l'histoire.

M • «Béton»

36 bandes • Primus et Musette n°2, p. 37-48

Primus et Pardaf tentent leur chance dans la construction. Il faut dire que Musette, qui fait les courses, en a marre de demander un crédit chez le boulanger et l'épicier.

N • «Abominâs»

84 bandes, de 1 à 83 avec deux 21eSamedi Jeunesse n°158, p. 3-24

Histoire policière à la Belle-Époque, assez parodique de Fantômas. Musette n'y figure pas, l'auteur n'ayant sans doute pas voulu lui faire jouer le rôle de la jeune gourde bourgeoise prompte à s'évanouir.

O • «Le talisman du druide»

123 bandes • Samedi Jeunesse n°151 p. 3-33

Primus est un «ancien Belge» résistant à César. Une formule magique existe pour résister à l'envahisseur, mais elle est hélas négligée. Il est possible d'y voir une critique des querelles tribales de la Belgique contemporaine.

P • «La corne magique»

141 bandes, de 1 à 140 avec deux 93eSamedi Jeunesse n°176, p. 3-38

Ménestrels (le trio), bonne sorcière et baron félon dans un moyen âge très cliché.

Pas de série Q relevée, mais des candidates existent.

R • «Les mousquetaires du Roi»

125 bandes • Samedi Jeunesse n°169, p. 3-34

Primus et Pardaf en mousquetaires – Primus plutôt en d'Artagnan, Pardaf plutôt en Portos – pour une histoire comportant intrigues et empoisonnements sous Louis XIII. Cousine Musette fait une courte apparition.

S • «Roméo et Juliette»

93 bandes • Samedi Jeunesse n°180, p. 47-70

Roméo, particulièrement timoré, est amoureux de Juliette, mais le père de Juliette est le grand financier Broquenfellair, qui a d'autres ambitions (matrimoniales seulement) pour sa fille. Notre trio s'occupe du coaching et de quelques astuces pour aider l'amoureux à conquérir le père de sa bien-aimée.

T • «Fortunat et Pas-de-veine»

30 demi-pages, équivalant à 60 bandes • Robidule n°6

«Pas-de-veine», c'est le garçon vacher Primus, qui ne tient pas la comparaison avec le cow-boy bellâtre Fortunat. Le format inhabituel en demi-pages s'explique par le fait que l'histoire des deux protagonistes sont contées en parallèle, celle de Fortunat sur le strip supérieur, et celle de Pas-de-Veine sur l'inférieur.

Pas de série U relevée, mais des candidates existent.

V • «Les pilules temporelles»

121 bandes • Samedi Jeunesse n°166, p. 11-41

Des pilules permettent de faire un saut au temps des Césars, et surtout de la terrible Césarinne, follement amoureuse du beau barbare Pardaf.

W • «La grève de la fin»

28 bandes • Samedi Jeunesse n°149, p. 74-80 et Dossier Craenhals, p. 53-59

Primus, Musette et Pardaf se rebiffent et lancent l'auteur subir ses propres bandes dessinées, pour lui apprendre… Il y est confronté aux personnages revanchards des histoires «Les pilules temporelles»-V, «Mousquetaires du roi»-R, «Abominâs»-N, «Fortunat et Pas-de-veine»-T, «Le talisman du druide»-O, et enfin à une situation sans issue dont un vrai héros devrait revenir indemne. L'infortuné Craenhals s'en sortira-t-il?

X • «Le Lion des Mers»

129 bandes • Samedi Jeunesse n°157, p. 48-80

Tandis que Pardaf, fils de paysan, ne rêve que de prendre la mer, Primus est enseigne dans la marine du roi ; leurs trajectoires se croiseront et se recroiseront. «Fleur de Musette» tient un court mais joli rôle.

Y • «L'éléphant rose»

110 bandes, de 1 à 109 sans 28e, mais deux 26e et 30eSamedi Jeunesse n°160, p. 3-30

Détectives privés, nos trois amis sont engagés pour devenir les gardes du corps d'un maharadja peu conventionnel.

Z • «Ce que parler veut dire»

53 bandes • Samedi Jeunesse n°161, p. 65-78 et Loup

Histoire où les expressions françaises imagées sont illustrées au pied de la lettre («bâiller à s'en décrocher la mâchoire», «tirer une drôle de bobine», «être tout retourné»…). Le sociologue Pierre Bourdieu (1930-2002) a emprunté le titre en 1982 pour des propos moins rigolos.

1 • «Le safari de Chickelbox»

99 bandes, de 1 à 98 avec deux 37eSamedi Jeunesse n°167, p. 3-27

Le roi américain du presse-purée engage Primus (Musette et Pardaf tiennent un rôle assez réduit) pour un safari africain. Son concurrent, le roi du presse-fruit, engage Bibâw [sic] pour une surenchère de captures. En Belgique, une «boîte à chiques» est un distributeur automatique de chewing-gums sphériques et colorés.

2 • «La ruée vers l'or»

125 bandes, de 1 à 124 avec deux 111eSamedi Jeunesse n°175, p. 39-70

La fièvre de l'or, dans le Grand Ouest, déstructure les rapports sociaux et permet aux profiteurs de s'enrichir sans creuser. L'auteur est tellement occupé à expliquer cette Absence de normeanomie que nos héros disparaissent de l'histoire durant 27 et puis 47 bandes (59%).

3 • «Le roi du Yo-Yo»

74 bandes • Samedi Jeunesse n°152, p. 61-79

Primus et Musette sont les imprésarios de Pardaf, star du Yo-Yo. Dans cette vie de dingues, Pardaf réclame après chaque concert son courrier, sa fameuse enveloppe…

4 • «L'aucéloptère»

149 bandes • Samedi Jeunesse n°156, p. 3-40

Retour de Bibâaw [sic] en vue d'une guerre de l'air à l'âge des cavernes, avec pour collaborateur le professeur Bulbe. La dernière bande annonce le titre de l'histoire suivante.

5 • «La civilisation des loisirs»

47 bandes • Samedi Jeunesse n°150, p. 35-46

Pollution, embouteillages, promiscuité, bruit… les vicissitudes de la vie moderne existaient déjà à l'âge des cavernes, malgré les efforts conjugués des professeurs Bulbe et Moëlle réconciliés.

6 • «S.O.S 17»

203 bandes • Samedi Jeunesse n°154, p. 3-53

L'agent secret Primus lutte contre un psychopathe qui préfère les animaux aux humains. Pardaf tient un snack et Musette est une journaliste… opiniâtre.

7 • «Duc»

100 bandes • Samedi Jeunesse n°187, p. 3-28

Primus a la grande joie d'hériter de son oncle le titre de duc et (donc!?) de maire de la commune où se situe sa gentilhommière. Notons qu'il a déjà été duc dans «Le Lion des Mers»-X.

8 • «Première»

60 bandes • Samedi Jeunesse n°167, p. 39-54

Se réjouissant d'être promu critique dramatique, «un métier honorable et de tout repos», Primus assiste à la première de la pièce avant-gardiste «Lift pour la guillotine», où la scène du crime est vraiment très réaliste.

9 • «De l'or à la pelle»

89 bandes • Samedi Jeunesse n°172, p. 49-71

Bien décidé à s'enrichir, le trio va au Mexique du temps des conquistadors, où l'auteur s'amuse de certains clichés.

Pas de série 10 relevée, mais des candidates existent.

11 • «La Grande Société»

109 bandes • Samedi Jeunesse n°170, p. 37-64

Petit cours accéléré de capitalisme à l'âge des cavernes: taylorisme, monétarisme, diversification, consommation, récl… publ… communication. Bibaâw n'est dans cette histoire qu'un âpre concurrent, pas plus mauvais que les héros car «Un système est un système… donc partial et imparfait… Voyez-vous autre chose?», se défausse le Professeur Moëlle (11·37).

12 • «Les rois fainéants»

98 bandes • Samedi Jeunesse n°174, p. 3-27

Une fusée qui n'en fait qu'à sa tête emmène Primus, Musette et Pardaf dans le haut moyen âge. La naïveté du scénario et surtout du dessin semble renvoyer cette série parmi les premières, à moins qu'elle ne soit pas (tout à fait) de la main de Craenhals.

13 • «Ciel bleu et Mer Rouge»

154 bandes • Samedi Jeunesse n°153, p. 41-79

Vacances de plongée sur un îlot de la Mer Rouge, avec pour voisins une étrange faune et un milliardaire sur son yacht.

14 • «Le Viking»

72 bandes, de 1 à 71 avec deux 42eSamedi Jeunesse n°164, p. 29-46

Aux sports d'hiver, notre duo (Pardaf s'est cassé le pied) rencontre un drôle de débutant qui surclasse finalement tous les professionnels au slalom géant.

15 • «Double bang»

92 bandes • Samedi Jeunesse n°178, p. 47-69

Entendre un double bang produit par un avion militaire passant le mur du son n'était pas rare dans les années 60 et 70 (une planche de Gaston Lagaffe en parle également). Dans cette histoire, un triple double bang a des effets surprenants sur la nature et l'humanité.

2.2 Séries à déterminer

La chronologie exacte des Primus et Musette n'est pas évidente: la lettre F à été attribuée à deux séries, et deux séries n'ont pas reçu de lettre ou de numéro de série. Seule la consultation du quotidien «La Libre Belgique» devrait pouvoir fournir l'ordre originel des parutions, et l'éventuel nom des séries oubliées par les rééditions.

«Primus et Musette cherchent un logement»

16 bandes • Samedi Jeunesse n°156, p. 54-57
Bouval pour signature?

À la suite d'une chasse décevante, Musette ne supporte plus de vivre en forêt et décide Primus à rechercher un chez-soi, en pleine crise du logement. C'est la série la plus courte, sans Pardaf, dans le style naïf des débuts à l'«âge des cavernes». Ce qui pourrait être une signature, «Bouval», est lisible dans la dernière case. Le numéro des bandes ne comporte pas de numéro de série.

«Sur l'Olympe»

62 bandes • Samedi Jeunesse n°150, p. 65-80

De l'époque préhistorique, nos amis visitent l'Olympe ; par un éclair, Zeus les transporte dans la mythologie gréco-romaine, ce qui permet une présentation humoristique des principaux dieux au détour de l'histoire de Prométhée. Sans numéro de série, les numéros de bande sont écrits dans un cercle.

3. Éditions

3.1 La Libre Belgique - Impr. Periodica

Ces quatre albums (48p, 23x28cm, pages alternativement rouges et bleues, qualité papier journal) reprennent onze histoires parmi les premières parues dans «La Libre Belgique», à raison de trois bandes par page. Elles n'ont pu être éditées tout à fait dans l'ordre chronologique à cause des longueurs très variables des épisodes.

Primus et Musette 1. Les bâtons volants, 1961

«Pour l'œuf»-F1, p. 1-10 • «Quand vint le froid»-A, p. 10-18 • «Du feu s.v.p.»-B, p. 19-24 • «Les Bâtons volants»-C, p. 25-48 • la couverture vient de la dernière histoire

Primus et Musette 2. L'homme fort, 1961

«Cobayes»-F2, p. 1-25 • «Ça-blinck»-L, p. 26-36 • «Béton»-M, p. 37-48 • la couverture est issue de la première histoire

Primus et Musette 3. Allo!… Ici la lune, 1962

«La lune»-G, p. 1-42 • «Une belle ère»-E, p. 42-48 • la couverture est issue de la première histoire

Primus et Musette 4. Les jumelles de Ben Cloatch, 1962

«Le bounam»-H, p. 1-16 • «Bounam contre Winneck»-I, p. 17-47 • la couverture vient de la seconde histoire

3.2 Samedi Jeunesse

Samedi Jeunesse a publié en histoires complètes quasiment tout ce que La Libre Belgique n'avait pas publié en albums, mais dans le plus grand désordre: la première histoire publiée en 1970, «La grève de la fin»-W, fait référence à cinq histoires publiées ultérieurement dans le magazine, ces histoires aux longueurs variables étant bien pratiques pour ajuster le nombre de pages de chaque mensuel. Contrairement aux quatre albums des années 60, les planches de Samedi Jeunesse regroupent quatre bandes.

Les titres «en gras» sont les Primus et Musette faisant objet de couverture, ceux «en gris italique» concernent d'autres histoires en couverture.

 n° date  Titre
14970.03 «Hubert & Coconis» • «La grève de la fin»-W, p. 74-80
15070.04 «La folle chevauchée» • «La civilisation des loisirs»-5, p. 35-46 • «Sur l'Olympe», série?, p 65-80
15170.05 «Le talisman du druide»-O, p. 3-33
15270.06 «Voleurs de diamants» • «Los pagayos»-D, p. 31-46 • «Le roi du Yo-Yo»-3, p. 61-79
15370.07 «L'idole mystérieuse» • «Les Plombiers-zingueurs»-K, p. 23-29 • «Ciel bleu et Mer Rouge»-13, p. 41-79
15470.08 «S.O.S 17»-6, p. 3-53
15670.10 «L'aucéloptère»-4, p. 3-40 • «Primus et Musette cherchent un logement», série?, p. 54-57
15770.11 «Viva Panchico!» • «Le Lion des Mers»-X, p. 48-80
15870.12 «Abominâs»-N, p. 3-24
16071.02 «L'Éléphant Rose»-Y, p. 3-30
16171.03 «Fablio» • «Ce que parler veut dire»-Z, p. 65-78
16471.06 «La peau de l'ours» • «Le Viking»-14, p. 29-46
16571.07 «Lady Bound» • «Les blousons volants»-J, p. 40-70
16671.08 «Vacances pour Fifi» • «Les pilules temporelles»-V, p. 11-41
16771.09 «Le safari de Chickelbox»-1, p. 3-27 - «Première»-8, p. 39-54
16971.11 «Mousquetaires du Roi»-R, p. 3-34
17071.12 «Lombok et l'argentier doré» - «La Grande Société»-11, p. 37-64
17272.02 «Lolo Truche au pays de la gourmandise» - «De l'or à la pelle»-9, p. 49-71
17472.04 «Les rois fainéants»-12, p. 3-27
17572.05 «Robinson Crusoé» - «La ruée vers l'or»-2, p. 39-70
17672.06 «Corne magique»-P, p. 3-38
17872.08 «Le roi des viornes» - «Double Bang»-15, p. 47-69
18072.10 «Nuit des Gargouilles» - «Roméo et Juliette»-S, p. 47-70
18773.05 «Duc»-7, p. 3-28

3.3 Autres éditions

Il n'y a jusqu'à présent que trois histoires éditées sur un papier de bonne qualité.

Robidule n°6, décembre 1972

«Fortunat et Pas-de-Veine»-T, histoire de Primus et Musette sur quinze pages qui accompagne un article sur Craenhals et une interview. L'impression du fanzine était confiée à une imprimerie.

Kris De Saeger, Dossier Craenhals, Casterman, 1991, 120p.

Kris De Saeger a écrit («Dossier Cauvin», Casterman) ou collaboré (De wereld van Franquin, Arboris) à plusieurs ouvrages en néerlandais sur la bande dessinée belge. Le Dossier Craenhals est une traduction de son livre écrit en néerlandais François Craenhals paru chez Arboris en 1990.

La série Primus et Musette y partage un chapitre avec «Les 4 As» et Fantômette. On y retrouve un dessin, la 40e bande de «S.O.S 17»-6 (p. 52), et l'histoire complète de «La grève de la fin»-W, (p. 53-59). En «bibliographie» (p. 105-106) figure un inventaire des parutions dans les quatre albums et dans le magazine Samedi Jeunesse – en omettant de ce fait «Fortunat et Pas-de-Veine»-T – et mentionnant le nombre de bandes mais pas les numéros de série.

La première bande de Primus et Musette y est dite avoir paru dans «La Libre Belgique» en 1955 (p. 105), et le collaborateur y est orthographié Jean Labart (p. 11).

Ce que parler veut dire-Z, Loup, 2001

21x15cm, format à l'italienne, 27 pages non numérotées et deux dessins.

4. Bibliographie

4.1 Livres

Hugues Dayez, Le Duel Tintin-Spirou, e-book gratuit, 1997 – Le quatrième chapitre, «Du mélodrame à l'épopée», p. 95-112, est une interview de François Craenhals, où la série Primus et Musette n'est pas même évoquée
Kris De Saeger, Dossier Craenhals, Casterman, 1991, 120p - présenté plus haut
Patrick Gaumer, Dictionnaire mondial de la bande dessinée, Larousse, 2010 - non consulté

4.2 Revues

Schtroumpf - Les Cahiers de la Bande Dessinée n°11, mars-avril 1971
Champagne! n°6, Noël 1992 (avec également Batem, André Franquin, Yann)
Auracan n°10, mai-juin 1995 (avec également Vance, Ferry, Tardi et Giraud)
Hop! n°104, décembre 2004 (avec également Fred Harman, Lecureux et JC Murphy)
Pimpf Mag n°11, avril 2005 (in memoriam par Franck Anger)
Robidule n°6, décembre 1972

et peut-être encore?

Schtroumpf - Les Cahiers de la Bande Dessinée n°9, novembre 1970
Documents BD n°8, décembre 1980
Coccinelle n°2, novembre 1985

4.3 Sites

bdzoom.com et sa deuxième partie, présentation par Gilles Ratier, illustrée (½ planche de «Fortunat et Pas-de-veine»-T)
bedetheque.com - informations et couvertures des cinq albums édités
comicguide.net (.de), début d'inventaire avec numéros de série
pressibus.org vous offre une image du trio («La grève de la fin»-W)