IL y a de grands classiques dans les erreurs et imprécisions récoltées dans les milliers de pages de copies que j'ai eu l'occasion de corriger. Je communique en retour ces quelques indications, qui permettront peut-être aux suivants de rendre leurs textes plus convaincants.
Dernière modification: 2020.01.19
Le plus grand conseil à vous donner est de commencer la rédaction bien avant la date de remise: une dernière lecture quelques jours après avoir terminé le texte permet de mieux en repérer les erreurs.
Jean-Christophe Beumier
1. La structure
1.1 La phrase
1.2 Le paragraphe
1.3 La ponctuation
1.4 La mise en évidence
2. Le style
2.1 Répétitions et pléonasmes
2.2 Les grandes idées vagues
2.3 Qui parle?
3. La grammaire
3.1 Les temps
3.2 L'accord du participe passé
3.3 Les adjectifs numéraux et ordinaux
4. Les mots
4.1 Les capitales
4.2 Le trait d'union
4.3 Les doublets problématiques
1. La structure
Le langage écrit est assez différent du langage parlé, ne serait-ce que parce que l'intonation et les pauses y sont absentes. Lorsqu'il s'agit de textes argumentés, il convient de soigner particulièrement sa structure.
1.1 La phrase
Une phrase contient en général un verbe conjugué, le plus souvent à l'indicatif. Il existe des phrases simple, de type sujet - verbe - compléments, et des phrases plus complexes, réunissant propositions principales et subordonnées:
Dominique joue à la marelle, tandis que Camille lit un roman.
L'exemple ci-dessus ne constitue qu'une seule phrase, qu'il n'est pas possible de couper en deux. L'exemple suivant est donc fautif:
Dominique joue à la marelle. Tandis que Camille lit un roman.
car certaines phrases commencent par «Tandis», en acceptant une suite:
Dominique joue à la marelle. Tandis que Camille lit un roman, Dominique l'interpelle.
Cette erreur est souvent due à l'idée reçue que les phrases courtes forment un texte plus lisible. C'est peut-être vrai pour des textes destinés au grand public, mais il faut accepter l'idée qu'un texte scientifique n'est ni un roman policier, ni un article de journal: les descriptions et les raisonnements y sont plus complexes et doivent être plus précis.
1.2 Le paragraphe
La division d'un texte en paragraphes l'aère et le structure. Un paragraphe contient le plus souvent un enchaînement de plusieurs phrases qui développent une idée: revenir à la ligne à chaque fin de phrase rompt le fil de l'argumentation. Les paragraphes sont détachés les uns des autres par une demi-ligne (format » paragraphes » espacement dans LibreOffice) ou une simple ligne.
Évitez les listes: elles sont rarement plus qu'une accumulation d'éléments sans liens. De la même manière qu'il y a une différence entre une liste de courses et une recette de cuisine, une liste ne rendra jamais une argumentation. Par exemple:
- Tous les hommes sont mortels.
- Socrate est un homme.
- Socrate est mortel.
…n'est pas un syllogisme, mais un agrégat de trois propositions qu'il est possible d'interpréter de différentes manières:
- «Tous les hommes sont mortels, puisque Socrate est un homme et qu'il est mortel» (cette généralisation à partir d'un exemple est parfois appelée abduction) ;
- «Puisque tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme puisqu'il est mortel», ce qui est une inversion causale ;
- «Puisque tous les hommes sont mortels, si Socrate est un homme, il est nécessairement mortel», ce qui est un syllogisme.
Vous pouvez trouver des listes dans des documents pédagogiques, mais en tant que récapitulatifs, par exemple pour une série d'exemples ou de règles.
1.3 La ponctuation
La phrase normale Sujet - Verbe - Compléments d'objet ne comprend pas de virgule
La mère de Dominique donne une pomme à Camille.
La proposition subordonnée n'est pas détaché de la principale par un point ou une virgule:
Je répète avec force que l'orthographe est la politesse du rédacteur.
Je peux cependant insister sur ma conviction en plaçant «avec force» entre deux virgules:
Je répète, avec force, que l'orthographe est la politesse du rédacteur.
Les virgules peuvent servir à ajouter une précision:
La grammaire permet, et continuera à permettre, de s'exprimer plus clairement.
Les virgules servent également à donner une valeur explicative à une proposition relative:
- La femme qui portait un enfant s'était assise – celle qui portait un enfant, parmi d'autres femmes ;
- La femme, qui portait un enfant, s'était assise – elle était vraisemblablement fatiguée: «qui portait un enfant» a une valeur explicative.
Les points de suspension (…) sont nécessairement trois, ne sont pas précédés d'une virgule et ne suivent pas etc.:
- Des pommes, des poires…
- Des pommes, des poires, etc.
Les titres ne terminent ni par un point ni par deux points.
Un texte scientifique utilise rarement les points d'interrogation et moins encore d'exclamation.
1.4 La mise en évidence
Il est parfois nécessaire d'insister sur un mot ou sur une locution.
Les guillemets permettent de signifier une distanciation face à un mot ou à un groupe de mots. Ne les utilisez pas pour montrer votre scepticisme ou votre ironie, mais réservez-les aux citations ; l'italique est à ce moment inutile. L'expression «entre guillemets» est réservée au discours oral.
L'italique est classiquement utilisé pour marquer les mots étrangers ou les locutions latines. Il permet aussi d'indiquer que le mot est utilisé dans une acception particulière, que vous aurez pris soin de définir à la première occurrence.
Laissez le gras, le souligné et la couleur aux publicitaires: votre lectorat attentif est capable de comprendre par lui-même ce qui est important dans votre texte.
2. Le style
2.1 Répétitions et pléonasmes
J'ai tenté de définir la problématique dans cet exemple:
La langue française n'aime ni la répétition ni le pléonasme. Celui-ci (c'est-à-dire le terme le plus proche, le dernier cité: «pléonasme») est une expression contenant une idée redondante tandis que celle-là (le terme le plus éloigné, le premier cité: «répétition») est la réutilisation du même terme. Vous pouvez également utiliser «la première» et «le dernier» si «celui-ci» et «celle-là» ne vous semblent pas intuitifs.
Pour la clarté du texte, une répétition peut être incontournable et est préférable à un mauvais synonyme ou à une imprécision. Il est par ailleurs normal de réutiliser dans une section les mots de son titre.
Les pléonasmes sont par contre à éviter car ils trahissent un manque de maîtrise du français:
- panacée universelle: «panacée» désigne déjà un remède contre tout: «pan» est une racine du grec ancien signifiant «tout»
- au jour d'aujourd'hui: «hui» signifie déjà «ce jour»: au jour du jour de ce jour
- …perdure encore aujourd'hui: perdurer à un sens de continuité (per~ signifie «à travers»), qui rend encore inutile ; le présent signifie que c'est actuel, et donc aujourd'hui
- commémorer un anniversaire: l'anniversaire est déjà la commémoration d'une naissance ou d'un fait ; «fêter» ou «célébrer» convient mieux.
2.2 Les grandes idées vagues
Attention aux idées rebattues, aux poncifs incertains…
«La prostitution, le plus vieux métier du monde…»
«La violence existe depuis la nuit des temps!»
Ces introductions font peut-être de l'effet dans un dossier d'hebdomadaire de choc, mais ces affirmations sont invérifiables et très imprécises. La première utilise imprudemment le terme «métier» pour des sociétés probablement moins spécialisées que la nôtre. Et aucune des deux ne se risque à dater le début du phénomène: cette «Nuit des Temps» ou le début du monde humain donnent le choix entre la domestication du feu il y a 450.000 années, l'arrivée de l'homo sapiens sapiens il y a 200.000 ans ou de l'homme moderne dit de Cro-Magnon il y a 30.000 ans, la révolution néolithique il y a 10.000 ans ou l'invention de l'écriture et le début de l'histoire il y a 5.000 ans… dans quelques régions du monde.
Les questions rhétoriques reflètent souvent une incapacité d'affirmer clairement une position. Le rédacteur d'un texte argumenté doit prendre ses responsabilités, quitte à accepter qu'il est impossible de trancher la question ou donner les limites actuelles de la compréhension. Voici un texte qui fait «pensé» mais bien plus flottant que le paragraphe précédent:
On dit souvent que la prostitution est «le plus vieux métier du monde» et qu'elle remonte à la «Nuit des Temps». Mais que peut vouloir signifier un métier pour des sociétés probablement très différentes des nôtres? Et que signifie donc cette curieuse expression «la Nuit des temps»? S'agit-il du moment de la découverte du feu, il y a quelques 450.000 années? Ou de l'arrivée de l'homo sapiens sapiens il y a 200.000 ans? Ou de l'émergence de l'homme moderne, dit de Cro-Magnon, il y a 30.000 ans? Ou de la révolution néolithique il y a 10.000? Ou de l'invention de l'écriture en ~3.000?
La première question à vous poser devrait être: «Vais-je vraiment répondre de façon convaincante à cette avalanche de questions?»
2.3 Qui parle?
Une bonne façon de clarifier un texte lu est d'identifier les différents locuteurs: l'auteur, un contradicteur (parfois imaginaire), «les gens»…
Pensez vous-même lors de l'écriture à bien distinguer la personne qui parle: l'auteur dont vous reprenez le discours, son contradicteur, ou vous-même. Le pronom personnel «On» peut représenter beaucoup de monde: «les gens», vous-même (valant pour le «nous» de modestie), éventuellement en association avec votre lecteur, la communauté scientifique… et devrait donc le plus souvent être remplacé.
Certains écrivains précèdent leur ouvrage d'une citation d'un auteur, en général prestigieux, appelée une épigraphe. Je déconseille cette pratique, qui a pour conséquence de ranger votre travail scientifique sous l'autorité d'un auteur, sans expliquer pourquoi. Méfiez-vous également de toute citation, qui pourrait avoir été modifiée, tronquée, voire apocryphe, c'est-à-dire attribuée à tort. Quelques exemples:
- J'ai appris de plusieurs travaux d'étudiants qu'Hésiode déjà se plaignait de la jeunesse de son temps. Je n'ai pas encore retrouvé où il l'aurait écrit. De toute façon, sans source précise, une citation ne vaut pas grand-chose.
- Jules César a écrit dans «La guerre des Gaules» (Livre I, 1) que de tous les peuples de la Gaule, les Belges étaient les plus braves. Une citation plus complète attribue cette bravoure à leur éloignement de la civilisation.
- Internet attribue souvent à Socrate le «Connais-toi toi-même», que Platon lui-même affirmait être écrit sur le temple d'Appolon à Delphes. La signification de cet adage («Prends conscience de tes limites») est par ailleurs assez différente de celle d'aujourd'hui («Découvre tes capacités»).
- Malraux aurait affirmé que le XXIe siècle serait religieux ou ne serait pas, et Einstein que l'astrologie était un élixir de longue vie pour l'Humanité, mais personne n'a été capable jusqu'à présent d'en donner la date ni le lieu.
3. La grammaire
3.1 Les temps
Il y a beaucoup de confusion entre «~ai» (prononcé «é») et «~ais» ou «~ait» (prononcé «è»). Veuillez donc noter les différences de graphie, en tout cas pour les verbes en «~er»:
Indicatif | Conditionnel | |||
---|---|---|---|---|
Passé s. | Imparfait | Futur | Présent | |
Je | aimai | aimais | aimerai | aimerais |
Tu | aimas | aimais | aimeras | aimerais |
Elle/il | aima | aimait | aimera | aimerait |
Nous | aimâmes | aimions | aimerons | aimerions |
Vous | aimâtes | aimiez | aimerez | aimeriez |
Elles/ils | aimèrent | aimaient | aimeront | aimeraint |
- Le passé simple n'est plus guère utilisé qu'à l'écrit et à la troisième personne du singulier ; la première colonne ne concerne que les verbes en «~er»
- Il existe pour cette catégorie de verbes le subjonctif imparfait (que j'allasse, qu'elle allât, que nous allassions…), forme désuète («il fallait qu'il allât»), que l'on simplifie en utilisant le subjontif présent («Il fallait qu'il aille»)
3.2 L'accord du participe passé
Avec être: s'accorde en genre et en nombre avec le sujet, comme s'il s'agissait d'un attribut.
- Carine et Rebecca sont arrivées (verbe avec l'auxiliaire être)
- Les pommes de terre sont arrachées (voix passive: les pommes de terre subissent l'action).
Avec avoir: s'accorde en genre et en nombre avec l'objet direct s'il est placé avant
- Les pommes que j'ai mangées (l'objet direct est le relatif «que», qui représente les pommes)
Attention au pronom «en», qui est n'a ni genre ni nombre:
- De pareilles histoires, j'en ai déjà entendu
Les verbes pronominaux reprennent la règle avec avoir
- Elle s'est blessé la main gauche («elle a blessé la main gauche de sa propre personne»: l'objet direct est la main gauche, positionné après le participe passé)
- Elle s'est blessée à la main («elle a blessé sa propre personne à la main gauche»: l'objet direct est «elle-même», représentée par «s'» et situé avant le participe passé: celui-ci s'accorde)
Les verbes pronominaux sans fonction logique s'accordent comme avec être
- Elle s'est assise (on ne peut dire qu'elle a assis sa personne)
- Ils se sont enfuis (on ne peut dire qu'ils ont enfui leurs personnes)
Laissé ou fait + infinitif reste invariable
Le pronom personnel «se», objet direct, se rapporte à l'infinitif et non à «laissé» ou «fait».
- Ils se sont laissé insulter
- Elles se sont fait excuser
3.3 Les adjectifs numéraux et ordinaux
Les adjectifs numéraux et ordinaux en un mot s'écrivent en général en toutes lettres: un, deux, treize, trente, cent, premier, second, deux pour cent…
Million et milliard varient en nombre, mille est invariable, cent et vingt prennent le pluriel s'il sont multipliés et terminent le nombre: quatre-vingts mots et sept cents lettres. Les numéraux et ordinaux ne prennent un trait d'union qu'entre les dizaines et les unités: quatre cent vingt-et-un, trois mille quatre-vingt-un.
L'orthographe rectifiée de 1990 préconise le trait d'union entre milliers, centaines, dizaines et unités: cent-vingt-trois-mille-quatre-cent-quatre-vingt-sept. Million(s) et milliard(s) restent indépendants: «deux milliards quarante-trois millions deux-cent-mille-vingt-cinq».
- Les articles indéfinis singuliers s'écrivent toujours «un» ou «une», pas «1»
- Les composés peuvent s'écrire en chiffres arabes: 17, 97, 325, sauf en début de phrase
- Lorsque l'on compare des chiffres ou en cas de pourcentages, il est préférable de tous les convertir en chiffres arabes
- Préférez «Premier texte» à «Texte 1» (mais «page 3» est normal et courant)
4. Les mots
4.1 Les capitales
Seuls les substantifs de nationalité prennent une capitale: les Anglais, mais les citoyens anglais. Il ne faut pas mettre de capitale à toute personne appartenant à un groupe particulier: les chrétiens, les prolétaires, les punks, les internautes…
Les institutions, comme l'État, le Palais ou l'Église, prennent une capitale.
Internet, le réseau des réseaux, est un nom propre et, comme celui d'une entreprise, prend une capitale mais aucun article, ce qui permet faire la différence entre Xenon (l'entreprise) et la (voiture automobile) Xenon ou le (vélomoteur) Xenon.
4.2 Les traits d'union
Le trait d'union est utilisé pour couper un mot en fin de ligne, et pour relier un verbe et son pronom personnel sujet postposé:
Est-il arrivé? Appelle-le.
Un «t» euphonique est parfois ajouté:
A-t-il été écouté?
«A-t'on» et «a-t'il» sont fautifs, l'apostrophe n'étant utilisée que pour marquer une élision, comme dans «On t'appelle.»
4.3 Les doublets problématiques
- a: le verbe avoir à l'indicatif présent, troisième personne du singulier: «il a…», «il y a…» (notez bien: «Y a-t-il…»)
- à: préposition introduisant le complément d'objet indirect ou le complément de lieu: parler à Camille, être à la maison.
- aussi: signifie habituellement «également» sauf en début de proposition:
- Aussi… : «De ce fait». «Il fait froid, aussi couvrez-vous bien.»
- censé: considéré (proche de «recensé»)
- sensé: rationnel, réfléchi
- du: article composé ou partitif pour «de le»: le point du jour, prendre du bon temps
- dû: masculin singulier (sinon: dus, due, dus) du participe passé du verbe devoir. Notez bien que «dû à» relie deux substantifs:
- «Dû à une pluie sur sol gelé, le verglas a occasionné de nombreux accidents» est correct: «verglas dû à la pluie»
- «À cause de la pluie, je ne suis pas venu» (et non «Dû à la pluie…»)
- empreint-e (adj.): imprégné-e («empreint de bon sentiment»)
- emprunt (substantif): possession momentanée («les emprunts d'État»)
- -euil- est le plus souvent utilisé pour écrire le même son que dans «œil»: deuil, feuille, veuillez…
- -ueil- n'est utilisé que pour conserver le son dur des lettres «c» et «g»: accueil, orgueil…
- gent (n.f.): l'ensemble d'individus (lat. gens: «famille» au sens large). «La gent féminine» peut, de façon ampoulée, désigner les femmes
- gent-e (adj.f., terme vieilli): bien né-e, noble, plaisant-e. «La gente féminine» ne signifie donc pas grand-chose
- hors est une préposition, qui signifie «à l'extérieur (de)»
- or est une conjonction de coordination introduisant la mineure d'un syllogisme:
- «Tous les hommes sont mortels. Or Socrate est un homme; il est donc mortel.»
- la: article défini féminin singulier
- là: adverbe de lieu, souvent opposé à ici
- notre, votre: adjectif possessif: «votre travail»
- nôtre, vôtre: pronom possessif: «le vôtre»
- œuvre est au masculin s'il s'agit de la production totale d'un artiste, écrivain ou scientifique. Au féminin, il s'agit d'un ouvrage isolé.
- ou: conjonction de coordination marquant le choix: fromage ou dessert
- où: marque toujours le lieu, qu'il soit interrogatif («où est-ce?») ou conjonction «là où…»
- pair·e (adj.): égal·e («lui et ses pairs»). «Aller de pair»: à l'unisson, sur un pied d'égalité
- paire (subs.): deux objets pareils ou reliés
- peut-être: possiblement
- peut être, de pouvoir être: «il peut être sage…»
- pour ce faire: afin de faire cela
- pour se faire… pour se transformer, se laisser, obtenir…
- tache: salissure
- tâche: travail, besogne
- voir: verbe exprimant l'action de voir
- voire: signifiant d'abord «vraiment», il a pris la valeur de «et même», traduisant une gradation («voire même» est donc un pléonasme)
- Une pièce amusante, voire hilarante