Les parlers régionaux de Belgique francophone

LA Belgique compte trois langues officielles : le néerlandais, le français et l’allemand, et quelques dialectes y survivant tant bien que mal. De ce fait, une faible proportion des expressions listées ci-dessous sont utilisées ou comprises par l’ensemble des locuteurs francophones de Belgique. Ne croyez surtout pas qu’il faille les utiliser pour s’y faire comprendre – les Belges francophones suivent régulièrement les chaines télévisées françaises – et n’abusez pas des belgicismes : certaines personnes d’ici les évitent soigneusement, tandis que certains sont très locaux ou ne sont plus guère utilisés.

2025.05.02 – passage à l’orthographe réformée de 1990

A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - X - Y - Z

glossaire   –   expressions   –   spécialités culinaires   –   glossaire scolaire   –   administration   –   culture   –   livre d'or

Origines des «belgicismes»

Certaines expressions utilisées en Belgique sont des survivances d’expressions françaises désuètes, la métropole évoluant souvent plus rapidement que la périphérie. Ainsi, septante et nonante sont également utilisées en Suisse ; déjeuner au matin, diner à midi et souper au soir sont encore utilisés en famille dans certaines régions françaises. Vous trouverez d’ailleurs certaines expressions dans le parler du nord de la France, en Champagne-Ardenne ou en Lorraine.

Les wallons sont des parlers qui ont hérité de certaines caractéristiques germaniques. Certains y voient une raison pour l’«élever» au statut de langue au même titre que le portugais, le français ou le roumain. Cette assertion est discutée sur cette page.

Les accents

Ne passez plus pour un·e idiot·e : l’accent bruxellois n’est qu’un des «accents belges», et il y a par exemple entre le liégeois et le bruxellois francophone autant de différences qu’entre le marseillais et le ch’ti, ce dernier étant par ailleurs très proche du picard du Hainaut occidental (Tournai, Mons et Ath). Par ailleurs, si un accent vous parait cocasse, il est possible qu’il s’agisse d’un·e néerlandophone vous faisant l’honneur de répondre en votre patois de l’Ile de France. Et aussi bizarre que cela puisse vous paraitre, les communiqués en langue française que vous entendez dans les gares bruxelloises peuvent être prononcés par des néerlandophones ; les messages de bienvenue des TGV sont parfois délivrés dans un néerlandais assez exotique. Tant que cela est compris !

Prononciation

Le «w» est le plus souvent la semi-consonne que les français·es utilisent dans «watt», la diphtongue «ui» est souvent prononcée «oui» («Et pouis»), et, en Wallonie, le son «ène» peut être nasalisé en «ain-ne», «tié» ou «tien» sont parfois encore prononcés «tché» («amitché») ou «tchin» («maintchin»). En revanche, la différence est plus nette qu’en France entre les sons «é» et «è», «un» et «in» ainsi qu’entre les sons longs et courts : on distingue nettement «pâte» [pa:t] et «patte» [pat]. Dans la région liégeoise, le «h» est (vraiment) aspiré : «hall» est prononcé à l’anglaise.

Les belges francophones ajoutent parfois des semi-consonnes «Germaine, elle est cruwelle» (Les bonbons, Jacques Brel) ; moins souvent, ils assourdissent les consonnes finales sonores (/ro:p/ pour «robe», /ro:s/ pour «rose») et suppriment parfois la seconde consonne de la syllabe finale muette : «tigre» peut se prononcer /ti:k/, et «capable», /capa:p/. L’école réprime ce parler populaire, qui ne subsiste que chez les personnes très peu diplômées, et l’on entend en Belgique souvent moins de fautes grammaticales flagrantes qu’en France.

Toutes les lettres des mots et noms d’origine flamande se prononcent. La graphie néerlandaise «oe», reprise par le bruxellois francophone, se prononce «ou» /u/. La graphie «sj» se prononce comme le «ch» français, mais la graphie «ch» est la fricative vélaire /χ/ proche du ch allemand, le /γ/ en est la version voisée «gh». Pour en terminer avec la Capitale, sachez que le langage utilisé dans les pièces «Le mariage de mademoiselle Beulemans» (1910, Fernand Wicheler et Frantz Fonson) et «Bossemans et Copenolle» (1938, Paul Van Stalle et Joris d’Hanswyck)), ou les adaptations des pièces classiques par le théâtre de marionnettes «Toone», est du français très légèrement bruxellisé. Le bruxellois originaire, quasi éteint à la fin du dernier millénaire, est un patois flamand incompréhensible pour les francophones.

Remerciements

Merci à l’echte Brusseleir Désiré (septembre 2008) pour ses corrections et apports et à la véritable ardennaise Christine pour ses apports, dont certaines spécialités culinaires. Merci à Akémi pour m’avoir fait remarquer que «rapiat» n’était nullement un belgicisme.

Glossaire

A

abîe ! (W) : vite ! dépêche-toi !
accaparer de (s’) : s’emparer de
accises : taxes (tabac, alcool)
accroche-pied : croc-en-jambe
Aclot·e : nivellois·e de naissance
advocaat : liqueur à base de jaune, d’œuf
à-fond (m) : cul-sec
agrégation : diplôme de capacité à enseigner, à quelque niveau que ce soit
~ ainsi : pareil·le ~
alleï (Bxl) / allez ! expression de surprise ou d’incrédulité
à mac : en abondance
amitieux : affectueux
amusette : dissipé, prompt à jouer
annexe : supplément à un bâtiment
anticipatif : effectué avant la date normale, prévue
à poef (Bxl) : à crédit
à pouf (W) : au hasard
architek ! (Bxl) : dernier des derniers. Les architectes ont été rendus responsable de la destruction d'une partie du quartier populaire de la Marolle pour y implanter un ubuesque palais de justice (commencé en 1866, terminé en 1883)
arranger qqn : rouler qqn
asbl : association sans but lucratif («Loi 1901» en France)
assez bien : assez, beaucoup
assiette profonde : assiette creuse
astablééf ! (Bxl) S’il-vous-plait
astruquer : avaler de travers
à tantôt : à tout-à-l’heure
athénée : collège et lycée non confessionnel, organisé par les Villes
aubette : abribus, kiosque
auditoire : auditorium
au sinon : sinon
auto-scooter : auto-tamponneuse
autosécurité : contrôle technique de véhicule
avaloir : égout
avant-midi (m. ou f.) : matinée (avant 12h)
avant-plan : premier plan

B

baas /ba:s/ (Bxl) : patron, propriétaire, balèze
baasin /ba:zin/ (Bxl) : patronne, propriétaire
babeleir (Bxl) : bavard, commère
babeler (Bxl) : bavarder, radoter
babelute : sucre d’orge ; bavard
baby /babi/ (W) : pantoufle
bac à schnick : bistrot mal fâmé
bac : poubelle
back : arrière (football)
baise (n.f.) : baiser affectueux
balance : note inférieure à 10/20 non fatale
balleke (Bxl) : boulette de viande
balle pelote : jeu de balle
ballotin : carton à pralines
bambinette : couches plastiques
bande : voie de circulation
banse : panier oblong en osier
baptême : bizutage
baquer : verser, jeter
baraquier, baraquî : forain, habitant d’une roulotte
barboter : bavarder
bardaf ! : patatras !
barrière Nadar : barrière Vauban
bas-collant : bas, collant
bassin de natation : piscine
bavette : bavard
Baxter™ : perfusion
beideleir (Bxl) : mendiant
bêk !, bêkes ! : beurck !
bel-étage : rez-de-chaussée surélevé
belgicain tend à désigner de façon assez péjorative les tenants de la «Belgique de papa» ou en tout cas les unitaristes, ceux qui refusent toute forme de «régionalisation» de la Belgique. Vers 1980 cependant, le dessinateur Hergé utilisait ce terme pour qualifier son personnage secondaire Séraphin Lampion, indélicat, tournant tout à la rigolade et peu porté à l’introspection.
berdeller : ronchonner, parler beaucoup
berdouille (W) : boue ; sauce brunâtre
berloquer : vaciller
berme : terre-plein central
bêtch ! (Lg) : beurck !
bibberer (Bxl) : trembler
bibiche : bêbête (adj.) ; petite bête
bibitif (adj.) : qualifie une activité ou un lieu où l’on boit
bic™ : stylo à bille
bidons : bardas
bidouche : tête, figure
biesse (W) : bête, idiot
biète (Pic.) : bête, idiot
bilingue : le plus souvent français-néerlandais
biloko (<Cg) : petit objet
biloulou (<Cg) : insecte
biloute (Ht) : appellation affectueuse
binamé (Lg) : gentil
binèze (W) : content
binoches : WC
biquer : rebiquer
bisbrouille : fâcherie, brouille
biscuit : gâteau sec
bisser : redoubler
bitu : fin soul
biture : grosse cuite
bleffer (W) : baver
bleu·ette : bizut
bleu de : fou de
blinquer : briller
bloedpens (Bxl) : boudin noir
blocus, bloque : période de mémorisation
blouche (Bxl) : enfoncement, coup
bob : convive abstinent pour la reconduite après la fête
Bobonne : Bonne-Maman
bodding (Bxl) : restes de pains mouillés au lait auquel on rajoute des raisins secs et de l’eau de vie
boentje (/u/ Bxl) : béguin
boestringue : hareng fumé
bollewinkel (Bxl) : magasin de friandises
bolus (m) : brioche ronde glacée aux raisins secs
Boma, bomma (Bxl) : Bonne-Maman
bomme : poutre (agrès)
Bompa, boempa (Bxl) : Bon-Papa
boquet (W) : morceau
boudine : nombril, ventre
boudoir : biscuit à la cuiller
boule : bonbon
boule de Berlin : beignet à la crème
bouquète (Lg) : crêpe de sarrasin (<boekweit, .nl) bourgmestre /g/ : maire
boustringue : hareng fumé
boutroule : nombril
boyaux : intestins
braire (W) : pleurer
brayette : braguette
brette : dispute
breyoû : qui a la larme facile
bricaillons : gravats
brol (Bxl) : désordre
brosser : sécher un cours
broubeler (Bxl) : bafouiller
brusselaire (Bxl) : bruxellois·e
bucht (nm, Bxl) : chose de mauvaise qualité
bulex : chauffe-eau [parfois prononcé chauveau]
bulle à verre : grand récipient collecteur de verres non consignés
bulletin : carnet de notes
bunôje (Ch) : content
buser : recaler

C

caberdouche : café populaire
cacaille (W) : objet sans valeur
café : en général moins fort et correspond au café allongé; il est toujours servi noir avec la crème séparée.
cailler : peler (de froid)
calandre : presse à repasser
calcareux (adj.) : calcaire
calepin (Bxl) : cartable
calotte : tape sur la tête ; coiffe de «baptisé» (Université catholique de Louvain)
canule (f) : un·e incapable
cantus : soirée de chants paillards
capoule : frange de cheveux
caquer  : déféquer
carabistouille : blague, galéjade
caraboutchas : gribouillis, pâtés
carbonnades : bœuf étuvé, à la bière
caricole (Bxl) : escargot comestible
carrousel : manège forain
cartache : grosse bille, coquard
carte-vue (vx) : carte postale
casserole à pression : auto-cuiseur
casserole : faitout
cassette (Bxl) : plumier, trousse d’écolier
cassonade : vergeoise, sucre de betterave non raffiné
castard : costaud
ça va? : d’accord?
cavîtche : petit café (établissement)
cécémel™ : boisson au chocolat
chamoisette : peau de chamois
chançard : chanceux
chaque : chacun
chârel (Bxl) : caïd
chasse-eau (Ht) : raclette
chatouiller (intr.) : démanger
chemisette : marcel
chiclette : chewing-gum
chicon : endive forcée (cultivée à l’abri de la lumière)
chienne : frange de cheveux
chipot : travail laborieux
chipoter : tripoter
chique : bonbon (Lg), chewing-gum
chite : fiente, chiasse
choesels : préparation culinaire à base de pancréas (ou testicules selon certains zwanzeurs)
choke : starter (démarrage de voiture)
choser : faire (verbe-joker)
cinéma (Bxl) : dessous visibles, décolleté pigeonnant...
clacher : enduire grossièrement ; mouiller de bière et enduire de farine, lors de la fête de la st-Verhaegen, patron de l’ULB
clachkop (Bxl) : (personne) chauve
claper : claquer (porte, téléphone)
clapette (nf) : bavard·e
clenche, clinche : poignée de porte
clette ! : des clous !
clette (f.) : imbécile
clignoteur : (feu) clignotant
clinche : poignée ; maladroit·e
cliquoter : cliqueter
cliquottes (Lg) : chiffons, vêtements
cloche : cloque
clopard : froussard
cloper : avoir peur
clotte : motte
clottes : menstrues
clouche (Bxl) : petite quantité
clouf(elair) (Bxl) : empoté, sans allure
cocher (Bxl) : nettoyer
cokoteur/se : cothurne
collège : école secondaire confessionnelle, pour garçons à l'origine
communautaire : relatif à la division administrative de la Belgique, sur base linguistique commère, coumère (W) : petite amie
commune : municipalité
commune à facilités : commune bilingue où l’autre communauté peut être administrée dans sa langue
compte à vue : compte courant
conservatoire (n.m.) : école supérieure de musique et de théâtre
contraire : peu accommodant, hostile
copion : antisèche
corin : compote de fuits séchés (pruneaux ou abricots secs) dont on garnit les tartes (grand merci à NR)
cornet : combiné
correcteur : Blanco™
cote(r) : note(r)
coucouche (panier) ! : va dormir !
cougnole (Ht), cougnou : brioche sucrée de Noël vaguement en forme d’enfant emmaillotté
couille de Suisse : voir couque suisse
couillon (W) : peureux
coupon (n.m.) : billet, titre de transport
couque : petit pain, biscuit, gâteau… surtout à Bruxelles
couque de Dinant : genre de pain d’épice peu levé et très compact
couque suisse : pâton cuit à l’eau, sauce au beurre et à la cassonade
cour (f.) : toilettes
coussin : oreiller
craboutchas : gribouillis, pâtés
cramique : brioche aux raisins secs
crapuleux : crapule
craquelin : pain au lait et au sucre
crolle : boucle
cron·te (W) : courbe, de travers
croustillon : beignet
cru : humide
cuberdon : cône de gelée de fruit séchée, originellement à la framboise
cuisine-cave : cave à moitié enfouie
cuistax : voiture à pédales
cumulet : culbute, galipette

D

dagobert : sandwich jambon-fromage-mayonnaise
décalcariser : détartrer
déjeuner : repas du matin
demeurer : habiter
demi : verre (de bière)
dépôt d’immondices : décharge
détournement : déviation routière
dia (n.f.) : diapo, diapositive
dikkenek (Bxl) : frimeur, vantard
dikke papzak (Bxl) : gros, obèse
diner : repas de midi
direct : directement
divan : canapé
dix-heures : grignotage du matin
djok (m) : (cuvette de) WC
djoum-djoum : cinglé
doigt blanc : panaris
doubler : redoubler
douffe (f.) : cuite
douf (il fait ~) : lourd, chaud
drache (f.) : grosse averse, tournée générale
dresse (f.) : vaisselier
drève (f.) : allée campagnarde
dringuelle (W, <drinkgeld) : pourboire
drinne (f.) : secousse électrique
ducasse (W) : fête en plein air
dzoum-dzoum : cinglé

E

échevin : conseiller communal chargé de fonctions
échoppe : étal de marché
echt [eΧt] (Bxl) : véritable
écolage  : apprentissage
école gardienne : jardin d’enfant
écouter : obéir
elbot : flétan
élocution : exposé d’élève
endéans : introduit un délai, «endéans l’année»
épastrouiller : étonner fortement
escabelle : échelle double
escavèche : préparation de poisson (spécialement anguille) au vin blanc, vinaigre et herbes
esprot : sprat
essuie de bain : serviette de bain
essuie de vaisselle : torchon
essuie-main : serviette
estaminet : petit bistrot
exemplatif (adj.) : à titre d’exemple

F

façadeklacheur (Bxl) : peintre en bâtiment
fancy-fair : fête scolaire de fin d’année
farde : cartouche, chemise, classeur
faro : lambic refermenté avec du sucre candi
femme à journée : f. de ménage
femme d’ouvrage : f. de ménage
feu ouvert : âtre
fieu, fi : fils; Fieu ! : L’ami !
filet américain : steak tartare, le plus souvent servi avec frites et salade
filet d’Anvers : filet de cheval fumé
flamandisation : processus visant à développer le caractère flamand d’une région
flamiche (nf) :tarte au fromage
Flamîn : Flamand (péj.), charlot
flamingant : extrémiste flamand
flamouche : flamand
flate (W) : bouse
flat /flat/ : studio
flave : mou, sans personnalité
floche : pompon, gland
fondu au fromage : croquette plate à base de fromage
foufernailles (W) : choses sans valeurs
fouffes : frusques
fourche : heure de temps libre
fourte : merde !, vas-au-diable !
franc (W) : téméraire
fransquillon : francolâtre
fransquillonner : pincer son français
fréquenter : avoir une liaison
frica(n)delle : saucisse faite de diverses viandes
frigolite™ : polystyrène expansé
frisko™ : esquimau
fritkot (Bxl), friture : friterie
froebélien·ne /ø/ : instituteur·trice maternelle
frotte-manche : fayot
frotter : récurer
frotteur : feutre pour effacer la craie
froucheler (Bxl) : magouiller

G

gaille (W) : noix
gaïole (W) : cage, cellule
galette : gaufre sèche
gazer : aller vite
gazette : quotidien
germaniste : diplômé en philologie germanique (anglais, allemand, néerlandais)
gletter (W) : baver, goutter
gonzague (nm) : prétentieux
gosette : chausson aux pommes, aux autres fruits si précisé
gouaper : fréquenter les cabarets
goulaf(re) : goinfre
gourme : cloque, enflure de peau
graduat : études supérieures de type court (3 ans)
gradué·e : titulaire d’un graduat
griffe : égratignure
groseille verte : groseille à maquereau
GSM, G : téléphone portable
gueuze : mélange de jeune et vieux lambics ayant subi une seconde fermentation
guindaille : beuverie
guinze (Ht) : cuite
Gyproc™ : plaque de gypse

H

half : demi (football)
halvenalf (Bxl) : moitié-moitié ; cocktail composé moitié/moitié de vin blanc et de mousseux
heure de table : pause-déjeuner
horeca : secteur hôtels-restaurants-cafés
humanités : études secondaires

I

infar : infarctus du myocarde
inflatoire : inflationniste

J

jatte : bol, tasse
jeu de balle : balle pelote
jobiste : étudiant occupant un job
jogging : training
jouette : prompt·e à jouer, jouasse
journal de classe : carnet scolaire
juste ! : exact !

K

Kaaskop (Bxl) : Hollandais (péj.)
kaberdouch (Bxl) : café populaire
kapoet /u/ : cassé, en panne
kapstok (Bxl) : portemanteau
kavîtche (Bxl) : petit troquet
keeper : gardien de but
kermesse : fête en plein air
ket, ketje : gamin
kicker : baby-foot
kikkebiche (Bxl) : chair de poule
Kikkefretter (Bxl) : Bruxellois (bouffeur de poulet)
kipkap (Bxl) : fromage de tête
klacher (Bxl) : barbouiller
klache(kop) (Bxl) : chauve
klette : personne incompétente
klette Mariette ! : macache !
kluut (Bxl) : idiot (<nl. couille
kluutzak : idiot (<nl. scrotum)
kot : thurne
kotche : cabanon, réduit
kotter : occuper une thurne
kriek : une vraie kriek s’obtient par la refermentation de lambics et de cerises fraiche
krimineilzat (Bxl) : fin saoul

L

labbekak (Bxl) : poltron
lait battu : babeurre
lambic : bière à fermentation spontanée ; son nom indique peut-être son origine : Lembeek (sud de Bruxelles)
langue de Vondel : néerlandais
lapette : café noyé
lard (friandise) : mousse gélatineuse sucrée
latte : règle graduée plate
lavette : tissu humide à vaisselle
lessiveuse : lave-linge
lichette : cordelette ou bout de tissu cousu permettant de suspendre un vêtement
lift (m.) : auto-stop, prise en stop
logopède : orthophoniste
loque : chiffon pour le ménage
losse : polisson
lumerotte : faible source de lumière
lycée : école secondaire officielle de la communauté Wallonie-Bruxelles

M

maatje : jeune hareng frais servi avec oignons hachés
macrâle : sorcière
maf : maboul
maïeur, mayeur (W) : maire
maison communale : mairie
maitrank (nm Lx) : vin blanc parfumé à l’aspérule odorante
malette : cartable, pique-nique
manche à balles : fayot
manchaballisme : fayotage
mandaïe : ouvrier non qualifié
manique : poignée de tissu épais
manne : bannette
manneke (Bxl) : gamin
maquée : fromage blanc
marchand de loques : chiffonnier
margaille (W) : dispute, grabuge
marier (tr.) : épouser
maronne (Ht) : pantalon
marqueur : feutre
marticot : singe
mastelle : diverses sortes de biscuits oblongs, souvent gras et à base d’amandes
mastoc : maboul
matabiche (<Cg) : pourboire
matante : tante
matata (<Cg) : discussion, ennui
mayorat : fonction de bourgmestre, élection tous les six ans
meïera, meyerâ (Bxl) : troubles féminins dus à l’âge
meï, meye (Bxl) : bonne femme
mêle-tout : personne indélicate
Ménapien : Flamand (péj.)
menneke (Bxl) : gamin
m’fi ! : adresse paternelle
michepape : boue liquide
miette : petite quantité
minerval (nm) : droits de scolarité
mijole (nf vulg.) : sexe de la femme
minimex (nm) : RMI
minnekepouss (nm, Bxl) : chaton
minque (nf) : criée, marché aux poissons
mitraille : petite monnaie
mitraillette : baguette fourrée de viande et de frites
mofler : recaler
monnonc’ : oncle
Montois·e caillau : Montois · de naissance
mop : balais à franges
moulin (Bxl) : carrousel, manège
muser : fredonner, bouche fermée
matoufet (spécialité ardennaise) : 1/2 l. lait, 1 1/2 c. à soupe de farine, 1 pincée de sel, 3 œufs, lard fumé découpés en morceaux. Délayer tous les ingrédients et les verser dans la poêle sur les lardons cuits. Mélanger. Se mange sur une tartine

N

nareux : très regardant concernant la nourriture
navetteur : voyageur pendulaire
nenni, valet ! (Lg) : non, éh sot !
nic-nac : petit biscuit sec rond ou en forme de chiffre ou de lettre, surmonté d’une noisette de sucre coloré
niquet : roupillon
noko (<Congo) : oncle, surnom des colons belges dans un contexte au mieux paternaliste
nonante : quatre-vingt-dix
nopette : pince à épiler
noquette : petite quantité
note : addition
nounouche : enfant, animal
nuton : lutin ardennais

O

occulter : barrer toute lumière
ocheirme ! (Bxl) : ô pauvre !
oiseau sans tête : paupiette
omnium : police-auto tous risques
oufti ! (Lg) : mazette !
ouille-ouille ! : surprise, compassion
outre-Quiévrain : en France

P

pacus /s/ : dépôt d’immondices
paf : interloqué
pain français : baguette
panade : bouillie pour nourrisson, faite avec du biscuit sec émietté trempé dans un liquide (lait, jus de fruit…)
panne : bassin d’aisance
pape : bouillie
pape au riz : riz au lait
papier collant : adhésif
papin : colle de farine
paracommunal (adj.) : qui a un statut semi-public en rapport avec une commune
par après : et ensuite
parastatal (adj.) : semi-public
parc à conteneurs : déchèterie
passet : petit tabouret
pêcher : piocher (cartes)
pecket, péquet : genièvre
peïerâ, peyerâ (Bxl) : troubles masculins dus à l’âge
peï, peye (Bxl) : type
pelant : ennuyeux
penne : casquette de «baptisé» (Université libre de Bruxelles)
pension : retraite
pensionné·e : retraité·e
péquet, peckè : genièvre, de Charleroi à Liège
pesteller : trépigner d’impatience
pétant : (temps) très chaud
pète, pette, petture (f.) : échec
péter (se la -) : s’y croire
pèter voï (W) : s’en aller, déguerpir
péteux : prétentieux
pinemouche (Bxl) : couvre-chef
pinte (W), pintje (/ntj/ Bxl) : verre de bière
pion : surveillant
pissodrome : urinoir
pistier : cycliste sur vélodrome
pistolet : petit pain de mie rond
pitjesbak (Bxl) : piste de dés
place : pièce (de séjour), emploi
plafonneur : plâtrier
plasticine™ : pâte a modeler
plattekeis (Bxl) : fromage frais
plèquer (Bxl) : être collant
plotch : motte
plume : étudiante baptisée (Université libre de Bruxelles)
plumier (W) : trousse
poechinel (Bxl) : marionnette
poêlon : casserole
poésie (vx) : première année du lycée, avant la terminale
poil : étudiant baptisé (Université libre de Bruxelles)
pomme de terre en chemise : pomme de terre en robe de chambre / en robe des champs
poque : trace de coup
poquettes : variole ou varicelle
postgraduat : études auxquelles un graduat donne accès
postposer : différer
posture (Bxl) : statue
potemeï (Bxl) : pochtronne
potepeï (Bxl) : pochtron
poter : boire en série
poter : désigner par une comptine
poto-poto (<Cg) : boue
pouette : vieil·le anonyme
pouske (Bxl) : chaton
pouss (Bxl) : chat
poussette : caddie de super-marché
praline : bonbon au chocolat
préfet : directeur d’athénée ou lycée
pré-gardienne : classe entre la crèche et le jardin d’enfant
prépension : préretraite
prépensionné : personne en préretraite
prester : effectuer une prestation
principautaire : relatif à Liège, qui fut une principauté de l'empire germanique
professeur extraordinaire : professeur en attente de nomination
professeur ordinaire : professeur nommé
proviseur : censeur (lycée ou athénée)
pûteler (Bxl) : tripoter, peloter

Q

quartier : appartement
quart d’heure académique : quart d’heure de retard toléré lors d’un rendez-vous
quetter (vulg.) : forniquer
quiquine : sexe de femme

R

rabistoquer : rafistoler
racagnac : clé à cliquet
raccuser, racuspoter : cafarder, moucharder
raccusette : mouchard
rachalander : réassortir
racrapoté : recroquevillé
radadaï : fichu, ou sur la pente
raie : ligne (cheveux)
ramassette : pelle à poussières
ramelink (Bxl) : raclée
ramicoudé : en mauvais état
ramonache : radis noir
ratchacha : griffonnage
rattachiste : partisan du rattachement de la Wallonie à la France
rawète (f.) : supplément, rab
receveur : percepteur des contributions
reclaper : raccrocher (le téléphone)
recta : immédiat(ement)
régent : professeur de collège
reloqueter : nettoyer
remettre : céder (une affaire)
remettre : vomir
renon : résiliation
rénové : type d’enseignement
renseigner (qqch) : indiquer
rester : habiter
retaper qqn : le reconduire
rhéto(rique) : terminale
ring : rocade, périphérique
riquettes (W) : choses sans valeurs
romaniste : diplômé en philologie romane
rombosse : pomme à la cannelle entourée de pâte et de beurre, cuite au four. Variante : ribosse (Ht), raubossc (Nm)
roni : racaille
roofing : couverture de toit bitumée
roter : râler
roucha (W) : rouquin
rouf-rouf : vite fait, mal fait
roulage : circulation routière
ruse : problème

S

saisi : (n.) crétin, (pp) stupéfié
saisir : surprendre
salade de blé : mâche
salon-lavoir : laverie automatique
salu en de kost ! (Bxl) : bon vent !
sauret : hareng saur
savoir : auxiliaire parfois utilisé pour «pouvoir»
savonnée : eau savonneuse
scafoter : chipoter, traficoter
scherp (Bxl) : très limite
schief (/sχi:f/ Bxl) : de guingois
séniorie : maison de retraite
septante : soixante-dix
s’il-vous-plait plait-il ? ; voici !
singlet : marcel
sketter (W) : casser
slache (nf) : pantoufle, tongue
slaptitude (Bxl) : affaiblissement
smeirlap (Bxl) : salaud
smokkeleer (Bxl) : trafiquant
smoutebolle (Bxl) : beignet
SMS : texto
snol (Bxl) : foutu, «Que dalle !»
snotneus (Bxl) : morveux
snottebel (Bxl) : crotte de nez
snouffeleir (Bxl) : va-nu-pied
snul : incompétent
sonner (tr.) : appeler
soquet : douille d’ampoule
sorteur : videur
souche : ticket de caisse
souper : repas du soir
sous-bock : sous-verre
sous-plat : dessous-de-plat
spéce : pas ordinaire
spéculoos : biscuit au sucre et aux épices (cardamone et girofle)
spek (Bxl) : lard
spépieux : méticuleux, tatillon
spikes (f.) : chaussures à pointes (course à pied)
spir(l)ingue (m.) : morceau d’épaule de porc, viande assez grasse
spittant : vif, pétillant
spitter : éclabousser
spitture : petite éclaboussure
sprootje : chou de Bruxelles
stamenei (Bxl) : estaminet
sterfput, sterput : siphon de cour
stoef (Bxl) : esbrouffe
stoeffeur (Bxl) : vantard
stoemp (/u/ Bxl) : purée de pommes de terre et légumes assaisonnée de poivre et de noix de muscade
stouf : étouffant (temps lourd,
strîpe (Bxl) : crise, caprice
strogner (W) : flouer
strôner (W) : étrangler
student /studεnt/ : étudiant
stuut (Bxl) : bizarrerie, contrariété
subsidier : subventionner
sukkeleir (Bxl) : tâcheron, quelqu’un qui n’arrive à rien
sukkeler (Bxl) : avoir des difficultés
sûr : acidulé
syllabus : polycopiés

T

touffeye, touffaye (f.) : potée gaumaise - 500 gr de pomme de terre «plates de Florenville»; 1 1/2 kg oignons, 200 gr lard maigre, 3 c. à soupe de saindoux, 1 c. à soupe de farine, thym, laurier, ail, sel poivre, 1 pincée de chicorée, 4 saucisses fumées à cuire
tamponne : cuite
tantôt : tout-à-l’heure
tapis plain : moquette
taque : plaque électrique
tarmac : macadam
tarte al djote : tarte aux bettes et/ou au fromage (Nivelles)
tatache (nf) : bavard·e
tchiniss (W) : choses sans valeurs
tchouquet : bande de papier roulée et pliée pour être lancée par un élastique
téchtu ! (W) : la ferme !
téco : disjoncteur
tenir : garder, supporter, collectionner
tenir l’alcool : supporter l’alcool
tête pressée : fromage de tête
teuf : teuf-teuf
tiche (Bxl) : zizi sexuel, mecton
tir aux clays : tir au vol
tirette : fermeture-éclair
toast cannibale : à base de filet américain
tof ! (Bxl) : super !
toilette : toilettes
tomber faible : s’évanouir
torchon : serpillère
totin·e : méticuleux à l’extrême
totoche ! : gamin·e !
~ tout près : ~ avec cela
trappiste : bière forte (jusqu’à 10°) originellement d’abbaye
sacoche : sac à main
trémie : embouchure de tunnel
tribune : déambulateur
tripler, trisser : cuber
trop … que pour : trop … pour
tut(l)er : boire exagérément
tutte, tututte : tétine
Typex™ : Blanco™

U

unif : université, faculté
(immeuble) unifamilial : maison conçue pour une seule famille

V

vacature : emploi vacant
vagabond : voyou
valves : tableau d’affichage
vicinal : tramway de campagne
vidange : verre consigné
vide-poubelle : vide-ordure
VIPO (veuf·ve, invalide, pensionné ou orphelin) : statut disposant d’avantages sociaux
vlek (m., Bxl) : marchandise de mauvaise qualité
vogelpik : jeu de fléchettes
volle gaz (Bxl) : à toutes berzingues
vôte, vaute : 2 œufs, 3/4 litre lait, 8 c. à soupe de farine d’épeautre, 1 pincée de sel. Bien mélanger le tout, verser dans la poêle sur un peu de saindoux (la vôte est bien plus épaisse qu’une crêpe)

W

wallingant (construit sur «flamingant») : extrémiste wallon
wasserette (Bxl) : lavoir automatique
wassingue : serpillère
waterzooi (Fl.) : bouillon à base de poulet ou de poisson
wigwaggeler : branler (meuble)
witloof (Bxl) : chicon, chicorée («feuilles blanches»)

Y

yenda (Bxl) : Mince alors ! (<es. «y anda»?)

Z

zat (Bxl) : saoul
zattecul (Bxl) : pochtron, poivrot
zieverdera (Bxl) : propos délirants
zieverer [zi:]( Bxl) : bavarder, délirer
zievereir [zi:]( Bxl) : radoteur
zinne (Bxl, W) : marotte
zinneke (Bxl) : (chien) bâtard
zot (Bxl) : fou, bêta
zwanze (Bxl) : galéjades

Expressions

ah oui, mais non ! : je veux bien être patient / crédule, mais là, tu exagères
à Houte-si-plou : dans un trou perdu, à Trifouillis-les-Oies, à Pétaouchnok
aimer autant» + inf. : litote pour «préférer»
aller d’un gaz (Bxl) : aller très vite
à Macapette : au Diable-Vauvert, très loin
à mon aise, am’n’aise, à ton aise, at’n’aise, à son aise, as’n’aise (W) : en toute décontraction
après moi les mouches ! : après moi le Déluge
assez… que pour : exprime une conséquence
au moins que…, au plus que… : Moins… plus…
attendre famille : être enceinte
au vogelpik (aux fléchettes) : dans la plus grande approximation, voire au hasard
et avec ça : et donc
avec ça je suis gras : ça me fait une belle jambe
avec rien : sans rien
avoir bon, facile, difficile, dur : avoir du plaisir, des facilités, des difficultés…
avoir … de bon : en avoir encore, de réserve
avoir de l’allure : être de bon ton, faire les choses correctement
avoir dehors : faire sortir
avoir eu qqch : avoir reçu (pour un anniversaire, une fête)
avoir froid, chaud ses pieds : avoir froid, chaud aux pieds
avoir la pépette : avoir les foies
avoir mal la tête, …sa tête : avoir mal à la tête
avoir le brûlant : être atteint de pyrosis
avoir le cul dans le beurre : avoir le cul bordé de nouilles, occuper une sinécure
avoir le gros cou (Bxl: avoir le dikkenek) : avoir les chevilles enflées
avoir les poepers (Bxl) : avoir les foies
avoir loin : avoir une longue route à faire
avoir plus court : prendre un racourci «J’ai plus court par les champs»
avoir perdu sa semaine : être frustré comme si on avait perdu sa paie
avoir quelqu’un : être en couple
avoir un œuf à peler avec qqn : avoir un compte à régler
avoir une touche : avoir la cote, un ticket

battre le beurre : s’embrouiller, perdre la carte
beaucoup de fois : bien des fois

ça cloppe : cela convient
ça m’a bien goûté : cela m’a plu
ça ne peut mal : il n’y a pas de danger
ça stink (Bxl) : ça pue
ça tire : il y a un appel d’air
ça va daller : ça ira
ce n’est pas du spek pour ton bec (Bxl) : c’est trop bon pour toi (spek = lard)
c’est bon que… : encore heureux que…
chasser : (pour un fluide) refluer avec force
chercher misère : chercher querelle
couper au court : prendre un raccourci

des tchics et des tchacs : des trucs et des machins
des cents et des milles : des milles et des cents
dire quoi : dire ce qu’il en est, ce dont il retourne

en arriver une belle à quelqu’un : lui arriver une chose désagréable
encore un peu et… : pour peu…
entre l’heure de midi : durant la pause de midi
en stoemmelings (Bxl) : en tapinois, en catimini, à l’anglaise.
et avec ça : et à cause de ça
être après ses sous : être économe, radin
être chocolat : s’être fait rouler
être dur·e de comprenure : être long à la détente

faire bébelle à : flatter
faire de son nez : prendre des airs importants
faire douf : faire étouffant (chaleur)
faire la file : faire la queue
faire ses paques : faire sa communion
faire son samedi : faire son ménage
faire sans, faire sans… : s’en passer, se passer de…

il fait malade : il fait orageux, lourd
il n’a pas toutes ses frites dans le même sachet : il n’a pas le gaz à tous les étages
il n’y a pas d’avance : cela ne sert pas à grand-chose, on ne peut rien y faire

je sais là-contre (Bxl) : cela ne me déstabilisera pas
jouer avec les pieds de qqn : abuser de quelqu’un
jouer cinq lignes : jouer un mauvais tour
jouer sc(h)ampavie (Bxl) : prendre la poudre d’escampette

la demie de telle heure : une demi-heure avant telle heure
L’Amigo : prison de la police de Bruxelles. Par extension, cachot
la porte est contre : le pêne est contre le chambranle

ma crotje (Bxl) : appelation affectueuse pour une jeune fille
mélanger ses tartines (W) : «perdre la tête»
mettre quelque chose sur son dos (W) : ajouter un vêtement, se couvrir
mordre sur sa chique : serrer les dents

nenni, valet ! (Lg) : bien sûr que non, gamin !
n’en pouvoir rien : ne pas être responsable
ne pas être contraire : être accommodant
ne pas pouvoir de qqn : avoir reçu l’interdiction de qqn
ne pas savoir le chemin (Bxl) : ne pas trouver de solution
ne rien savoir là contre (Bxl) : ne pas pouvoir agir, contrer
n’importe ! (W) : cela est égal
non, peut-être? (Bxl) : oui, bien sûr !

on disait que… (demande de consensus) : on dirait que…
on n’a jamais vu une affaire ainsi : on n’a jamais vu pareille chose
on sait là contre (Bxl) : on peut agir, on peut faire face
oui, peut-être? (Bxl) : non, bien sûr !

passer un cigare : passer un savon
perdre ses tartines : perdre le nord
pincer son français : parler pointu, souvent avec un accent parisien supposé

que du contraire ! : bien au contraire !

retomber sur, revenir sur : se souvenir de

se quimper : se mettre sur son 31

taper à gailles (W) : (gauler les noix) tenter au hasard
tirer son plan : se débrouiller
tomber de son sus (Bxl) : tomber de haut, s’évanouir

une fois (Bxl) : cette locution vient toujours après le verbe conjugué. «Tu viens manger des moules, une fois?» ne s’entend qu’en France

vider la place : quitter les lieux
voir ping : voir de travers
volle gaz (à), volle petrol (à) (Bxl) : à toute vitesse

Spécialités culinaires

advocaat : liqueur à base de jaunes d'œufs
balleke (Bxl) : boulette de viande

bodink (Bxl) : restes de pains mouillés au lait auquel on rajoute des raisins secs et de l'eau de vie
bolus (m) : brioche ronde glacée aux raisins secs
bouquète (Lg) : crêpe de sarrasin (boekweit, .nl)

café : en général moins fort et correspond au café allongé; il est toujours servi noir avec la crème séparée.
carbonnades : bœuf étuvé, à la bière
cassonade : vergeoise, sucre de betterave non raffiné
chicon : endive cultivée à l'abri de la lumière
chocolat : celui que l'on trouve en France n'a plus rien à envier au chocolat courant qu'on trouve dans le commerce en Belgique: seules quelques maisons méritent encore la réputation du chocolat belge
choesels : préparation culinaire à base de pancréas (ou testicules selon certains zwanzeurs)
corin : compote de fuits séchés (pruneaux ou abricots secs) dont on garnit les tartes (grand merci à NR)
couille de Suisse ou son euphémisme couque suisse : pâton cuit à l'eau, sauce au beurre et à la cassonade
cougnole (Ht), cougnou : brioche sucrée de Noël vaguement en forme d'enfant emmaillotté
couque : petit pain, biscuit, gâteau… surtout à Bruxelles
couque de Dinant : genre de pain d'épice peu levé et très compact
cramique : brioche aux raisins secs
craquelin : pain au lait et au sucre
cuberdon : cône de gelée de fruit rouge (framboise) séchée

dagobert : sandwich jambon-fromage-mayonnaise

escavèche : préparation de poisson au vin blanc, vinaigre et herbes
elbot : flétan
esprot : sprat ou boestring

faro : lambic refermenté avec du sucre candi
filet d'Anvers : filet de cheval fumé
filet américain : steak tartare, souvent servi avec frites et salade
fondu au fromage : croquette plate à base de fromage
frica(n)delle : saucisse faite de diverses viandes

gosette : chausson aux pommes, aux fruits si spécifiés
galette : gaufre sèche
gueuze : mélange de jeune et vieux lambics ayant subi une seconde fermentation

half-en-half (Bxl) : cocktail composé moitié/moitié de vin blanc et de mousseux

kriek : une vraie kriek s'obtient par la refermentation de lambics et de cerises

lambic : bière à fermentation spontanée du sud-ouest de Bruxelles; son nom indique peut-être son origine: Lembeek (sud de Bruxelles)
lard (friandise) : mousse gélatineuse sucrée

maatje : jeune hareng frais servi avec oignons hachés
maitrank, m (Lx) : vin blanc parfumé à d'aspérule odorante
mastelle : diverses sortes de biscuits oblongs, souvent gras et à base d'amandes
matoufet: (spécialité ardennaise) 1/2 l. lait, 1 1/2 c. à soupe de farine, 1 pincée de sel, 3 œufs, lard fumé découpés en morceaux. Délayer tous les ingrédients et les verser dans la poêle sur les lardons cuits. Mélanger. Se mange sur une tartine
mitraillette : baguette fourrée de viande et de frites

nic-nac : petit biscuit sec rond ou en forme de chiffre ou de lettre, surmonté d'une noisette de sucre coloré

oiseau sans tête : paupiette

panade : bouillie pour nourrisson, faite avec du biscuit sec émietté trempé dans un liquide (lait, jus de fruit…)
pape (Bxl) : bouillie ; pape au riz: riz au lait
papin : colle de farine
patate à casaque : pomme de terre en chemise
péquet, peckè : genièvre, très populaire de Charleroi à Liège
plattekeis (Bxl) : fromage frais
pomme de terre en chemise : pomme de terre en robe de chambre / en robe des champs
praline : bonbon au chocolat

rombosse : pomme à la cannelle entourée de pâte et de beurre, cuite au four. Variante: ribosse (Ht), raubossc (Nm).

spéculoos : biscuit au sucre et aux épices (cardamone et girofle)
spek (Bxl) : lard
spir(l)ingue (m.) : morceau d'épaule de porc, viande assez grasse
sprootje : chou de Bruxelles
stoemp [ou] (Bxl) : purée de pommes de terre et légumes assaisonnée de poivre et de noix de muscade

tarte al djote : tarte aux bettes et/ou fromage (Nivelles)
tête pressée : fromage de tête
toast cannibale : à base de filet américain
touffeye, touffaye (f.) : potée gaumaise - 500 gr de pomme de terre «plates de Florenville»; 1 1/2 kg oignons, 200 gr lard maigre, 3 c. à soupe de saindoux, 1 c. à soupe de farine, thym, laurier, ail, sel poivre, 1 pincée de chicorée, 4 saucisses fumées à cuire
trappiste : bière forte (jusqu'à 10°) originellement d'abbaye

vôte, vaute : 2 œufs, 3/4 litre lait, 8 c. à soupe de farine d'épeautre, 1 pincée de sel. Bien mélanger le tout, verser dans la poêle sur un peu de saindoux (la vôte est bien plus épaisse qu'une crêpe)

waterzooi (Fl.) : bouillon à base de poulet ou de poisson
witloof : chicon

Glossaire scolaire

Les écoliers belges commencent la première année primaire l'année de leurs six ans. L'école primaire dure six ans. À douze ans, il entament les secondaires, de la première à la sixième.

Avant la mixité dans l'enseignement secondaire officiel, les filles allaient au «lycée», les garçons à l'«athénée» (héritage de la terminologie néerlandaise). La mixité s'y est généralisée dans les années 70. Actuellement, un établissement officiel de l'enseignement secondaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles se nomme «lycée»; les établissement organisés par les communes continuent à s'appeler «athénées». L'enseignement secondaire confessionnel, numériquement important en Belgique, est devenu mixte plus tard. Les garçons allaient au «Collège», les filles dans des établissements historiquement liés à des sœurs appartenant à des congrégations aux noms divers: «Enfant-Jésus», «Sacré-Cœur», «Dames de Marie»… Les noms sont gardés, mais admettent maintenant filles et garçons.

Les enseignants qui se destinent aux trois premières années du secondaire font un régendat (en trois années) et deviennent agrégés de l'enseignement secondaire inférieur (AESI), couramment appelé régents. Il faut normalement être titulaire d'un master de l'université pour enseigner dans le secondaire supérieur ou dans l'enseignement supérieur.

Avant la réforme de Bologne (2004), les études universitaires comptaient généralement deux candidatures suivies de deux ou trois licences. Un «licencié» avait donc un niveau bac +4 ou +5.

agrégation : diplôme de capacité à enseigner, à quelque niveau que ce soit
athénée : collège et lycée non confessionnel, organisé par les Villes
auditoire : auditorium

balance : note <10/20 non fatale
baptême : bizutage
bibitif (adj.) : se dit d'une activité ou d'un lieu où l'on boit
bisser : redoubler
bleu·ette : bizut
blocus : période de mémorisation
bloque (f.) : préparation aux examens
brosser : sécher un cours
bulletin : carnet de notes
buser : recaler

calotte : coiffe de «baptisé» (UCL)
cantus : soirée de chants paillards
cassette (Bxl) : trousse
clacher : mouiller de bière et enduire de farine, lors de la fête de la st-Verhaegen, patron de l'ULB
cokoteur/se : cothurne
collège : école sec. confessionnelle
conservatoire (n.m.) école supérieure de musique et de théâtre
copion : antisèche
correcteur : Blanco™
cote(r) : note(r)

doubler : redoubler

élocution : exposé d'élève

farde : classeur
fourche : heure de temps libre
frœbelien [ø] : (vx) instituteur maternel
frotte-manche : lèche-cul

germaniste : diplômé en philologie germanique (anglais, allemand, néerlandais)

humanités : études secondaires

jobiste : étudiant occupant un job
journal de classe : carnet scolaire

kot : thurne

latte : règle graduée plate
lycée : école secondaire officielle de la communauté Wallonie-Bruxelles

manche à balles : fayot
marqueur : feutre
minerval : droits de scolarité
mofler : recaler

penne : coiffe de «baptisé» (ULB)
pette, pète, petture (f.) : échec
pion : surveillant
plume : étudiante baptisée
plumier (W) : trousse
poésie (vx) : première année du lycée, avant la terminale
poil : étudiant baptisé
préfet : directeur d'athénée ou lycée
pré-gardienne : classe entre la crèche et le jardin d'enfant
professeur extraordinaire : professeur en attente de nomination
professeur ordinaire : professeur nommé
proviseur : censeur

quart d'heure académique : quart d'heure de retard toléré lors d'un rendez-vous

raccuser : moucharder
raccusette : mouchard
régent : professeur de collège
rénové : type d'enseignement
rhéto(rique) : terminale
romaniste : diplômé en philologie romane

student [studεnt] : étudiant
syllabus : polycopiés

tchouquet : bande de papier roulée et pliée pour être lancée par un élastique tripler, trisser : cuber
Typex™ : Blanco™

valves : tableau d'affichage

Politique et administration

Méfiez-vous de ce que vous entendez de la politique belge : chaque Belge défend en général un intérêt particulier ; pour rendre les choses compréhensibles, les observateurs extérieurs simplifient outrageusement. L'erreur la plus commune est de confondre les Wallons (qui vivent en Wallonie) et les francophones, qui concernent également une grande majorité des Bruxellois, une minorité de personnes qui habitent dans la périphérie bruxelloise, qui est administrativement flamande (avec quelques accommodements dans les «communes à facilités»), dans certaines communes proches de la frontière linguistique (des communes où des facilités administratives pour les néerlandophones existent également) et, de moins en moins, dans les grandes villes de Flandre, comme Gand et Anvers, vestiges d'une bourgeoisie historiquement francophone.

anticipatif : effectué avant la date normale, prévue
autosécurité : contrôle technique de véhicule

bilingue : le plus souvent français-néerlandais
Belgicain tend à désigner de façon assez péjorative les tenants de la «Belgique de papa» ou en tout cas les unitaristes, ceux qui refusent la séparation de la Belgique. Vers 1980 cependant, le dessinateur Hergé utilisait ce terme pour qualifier son personnage secondaire Séraphin Lampion, indélicat, tournant tout à la rigolade et peu porté à l'introspection.

commune à facilités : commune bilingue où l'autre communauté peut être administrée dans sa langue
communautaire : relatif à la division administrative de la Belgique (base linguistique)

flamandisation : processus visant à développer le caractère flamand d'une région
flamingant : extrémiste flamand

horeca : secteur hôtels-restaurants-cafés

parastatal (adj.) : semi-public
paracommunal (adj.) : qui a un statut semi-public en rapport avec une commune

rattachiste : partisan du rattachement de la Wallonie à la France
receveur : percepteur des contributions

(Immeuble) unifamilial : maison conçue pour une seule famille

VIPO (veuve, invalide, pensionné ou orphelin) : statut disposant d'avantages sociaux

wallingant (construit sur «flamingant») : extrémiste wallon

Politique et administration

Méfiez-vous de ce que vous entendez de la politique belge : chaque Belge défend en général un intérêt particulier ; pour rendre les choses compréhensibles, les observateurs extérieurs simplifient outrageusement. L’erreur la plus commune est de confondre les Wallons (qui vivent en Wallonie) et les francophones, qui concernent également une grande majorité des Bruxellois, une minorité de personnes qui habitent dans la périphérie bruxelloise, qui est administrativement flamande (avec quelques accommodements dans les «communes à facilités»), dans certaines communes proches de la frontière linguistique (des communes où des facilités administratives pour les néerlandophones existent également) et, de moins en moins, dans les grandes villes de Flandre, comme Gand et Anvers, vestiges d’une bourgeoisie historiquement francophone.

Code de la route

Sans autres spécifications, la vitesse est limitée à 120Km/h sur autoroute et sur les routes pour automobiles à 2×2 bandes de circulation, à 90Km/h sinon, et 30Km/h dans les agglomérations. Il est prévu que cette limite soit portée à 70km/h en Flandres, là où les poteaux de feux rouges sont noir et jaune (en Wallonie et à Bruxelles, ils sont rouge et blanc).

Il n’y a pas si longtemps, une voiture qui marquait l’arrêt (ce qui était difficile à prouver) perdait sa priorité. Bien qu’annulée pour cause d’uniformisation européenne, cette disposition explique certaines hésitations des vieux conducteurs.

Comme partout, les trams (véhicules sur rail) ont une priorité quasi absolue, même sur les piétons, ce que beaucoup de Belges ignorent également.

Culture

Manifestations folkloriques

Blancs Moussis : personnages carnavalesques de Stavelot, litt. «habillés de blanc» et portant un masque avec un long nez rouge.

Échasseurs : personnes montées sur des échasses. Il existe des joutes d’échasseurs dans la région de Namur.

Gilles «de Binche» : rois du carnaval en Hainaut et alentours, les Gilles peuvent défiler lors de kermesses (et même parfois à Bruxelles). Ce ne peut alors être les Gilles de Binche, qui font le serment de ne jamais danser en dehors de leur ville. Les Gilles portent des sabots, un costume où dominent le jaune, le rouge et le noir, des bosses, un chapeau de plumes d’autruche et des apertintailles (ceintures à grelots).

Macrales : Sorcières de Wallonie, de Marche-en-Famenne à Vielsam.

Ommegang (nm) : procession ou cortège dans certaines villes flamandes et Bruxelles.

Soumonces (nf) : répétitions de caranaval. Il y a les semonces en batterie, en musique…

Sport

Le jeu de balle, ou balle pelote, est un jeu aux règles très complexes, dérivé de la paume, qui s’est beaucoup joué dans la partie occidentale de Belgique ainsi que dans le département du Nord.

Jeux de carte

Couyon : jeu de carte aux règles simples. Se joue normalement à quatre (deux équipes de deux) avec les 24 cartes hautes, de l’as (valeur la plus haute) au 9 (valeur la plus basse). La dernière carte désigne l’atout. On est obligé de suivre, mais on peut couper quand on veut. Le décompte se fait avec toutes les cartes récoltées des plis gagnants : l’as vaut 4 points, le roi en vaut 3, la dame 2 et le valet 1. On peut également jouer à deux ou à trois, toujours avec 6 cartes par joueur. Très populaire en Wallonie (supprimé en 2005 de Wikipedia).

Whist à la gantoise : se joue à quatre joueurs avec un jeu de 52 cartes (hiérarchie du bridge), toutes distribuées. Les équipes se constitueront selon les annonces qui consistent à proposer l’atout désiré. Chacun peut décider de faire un contrat (huit plis) avec n’importe quel joueur ayant annoncé, sa couleur devenant alors l’atout. Si deux équipes se sont constituées autour de deux atouts différents, il est possible d’enchérir (prévalence : cœurs, carreaux, trèfles et piques). Il est possible pour un joueur d’annoncer faire «seul» six plis, voire neuf («abondance»). Un ou plusieurs joueurs peu(ven)t tenter de ne prendre aucun pli en défaussant une carte («petite misère») ou sans défausser («grande misère»). D’autre enjeux existent («grande misère sur table», «solo chelem» où un seul joueur annonce et réalise tous les plis), rétribuant (ou pénalisant) plus ou moins selon les risques pris. Il est prudent de convenir des règles précises et des rétributions avant de jouer, celles-ci variant beaucoup d’une région à l’autre.

Jurons

Le célèbre «nom de dieu» a subi beaucoup de déformations : «nom de djû», «tetjû», voire «rondidjû» et «miârdedjû» (illustrés dans Gaston Lagaffe). On entend parfois «nom dèzo» en Wallonie.

Parallèlement, le juron flamand classique «God verdoemd» («Dieu damné»), qui se prononce habituellement «gotferdoum» ou «Rotferdoum», a donné «ferdom», «godferdek», «ferdek», «potferdek», «potfermil»… et est parfois employé par les francophones préférant jurer dans une langue que Dieu ne comprend peut-être pas.

Livre d’or

109.133.227.10

Tue 2019.12.03 - 22:11:19

C’est bourré d’âneries ! On mélange désuètude et ignorance de la langue française.

Ce jugement non argumenté, définitif et anonyme ne permettra malheureusement pas à cette page de s’améliorer.