Notes d’installation de Debian 12 «Bookworm»

LE 10 juin 2023 est officiellement sortie la version stable de Debian 12 «Bookworm». Cette page propose des notes d’installation ou de mise à niveau de la distribution à partir de la version précédente, Debian 11 «Bullseye».
Mises à jour :  12.0 2023.06.10   12.2 2023.10.07   12.4 2023.12.10   12.6 2024.06.29B  12.8 2024.11.09
12.1 2023.07.22   12.3 2023.12.09A  12.5 2024.02.10   12.7 2024.08.31  
ALa version 12.3 a été corrigée en 12.4 suite à la corruption possible de fichiers dans les partitions ext4 avec le noyau linux-image-6.1.0.14 (6.1.64-1).
BLa version 12.6, prévue pour avril 2024, a été retardée pour cause de code malsain (porte dérobée) trouvée dans les versions 5.6.0 et 5.6.1 de la bibliothèque de compression liblzma («XZ Utils»), mais jamais mise en œuvre sur Debian 12 Bookworm. Cette «backdoor», insérée par un certain JiaT75 «Jia Cheong Tan», a été découverte le 29 mars par Andres Freund, ingénieur chez Microsoft. Les serveurs Internet (très souvent sous GNU/Linux) étaient les principales cibles.

1. LiveCD / LiveUSB (amd64)

2. Mise à niveau de distribution (dist-upgrade)

3. Installation ou réinstallation de Debian 12 Bookworm

3.1 Choisir l’image iso pour l’installation
3.2 Préparation du média d’installation
3.3 Booter l’ordinateur sur la clé USB ou le lecteur CD/DVD
3.4 Installation : paramétrages
3.5 Installation : partitionnement
3.6 Installation du système et des logiciels
3.7 GRUB2

4. Améliorer l’installation

4.1 swap
4.2 Logiciels


Pour le minimum à connaître sur un système GNU/Linux (ligne de commande, système de fichiers…), voyez cette page.

Un minimum de 2Go de mémoire vive est grandement conseillé.

Attention ! Certains ordinateurs récents (par exemple Acer Aspire 3) utilisent l’Intel RST (Rapid Storage Technology) ne permettant pas l’accès au disque, ce qui rend impossible l’installation d’un système GNU/Linux. Voyez cette page. N’achetez jamais un ordinateur sans vous assurer que vous disposez d’un accès au BIOS, et n’oubliez jamais son mot de passe !

1. Live CD / LiveUSB (amd64)

L’image d’un Live CD pour PC amd64 (intel ou AMD) est disponible sur la page https://cdimage.debian.org/debian-cd/current-live/amd64/bt-hybrid/. Il est nécessaire que le PC permette le boot sur CD/DVD ou USB (selon le média sur lequel l’image est transférée. Toutes les langues ne sont pas supportées. Il semblerait que ce disque puisse également installer le système sur disque dur.

Voir cette section pour la préparation de la clé USB pour le LiveCD.

2. Mise à niveau de distribution (dist-upgrade)

Depuis le 10 juin 2023, il est possible de faire une mise à niveau de distribution de l’ancienne verrsion Debian 11 Bullseye vers la nouvelle Debian 12 Bookworm, en modifiant préalablement le fichier /etc/apt/sources.list :

deb http://deb.debian.org/debian/ bullseye main contrib non-free

doit être remplacé par

deb http://deb.debian.org/debian/ bookworm main contrib non-free non-free-firmware

Cette ligne est bien sûr maximaliste, tout ce qui dépasse main est facultatif. Notez que pour la première fois, les firmwares non libres, moins dispensables, sont séparés des applications non libres.

Si bullseye-backports figure dans /etc/apt/sources.list, il faut commenter la ligne (la faire précéder d’un croisillon #).

Voici un exemple de fichier permettant un dist-upgrade vers Debian 12 Bookworm :

deb http://deb.debian.org/debian/ bookworm main contrib non-free non-free-firmware

deb http://deb.debian.org/debian/ bookworm-updates main contrib non-free non-free-firmware

deb http://security.debian.org/debian-security/ bookworm-security non-free contrib main
# see https://www.debian.org/doc/manuals/debian-reference/ch02.en.html#_updates_and_backports

# deb http://deb.debian.org/debian/ bookworm-backports main contrib non-free

deb https://www.deb-multimedia.org/ bookworm main non-free

Vous trouverez sur cette page plusieurs façons de modifier le fichier /etc/apt/sources.list

Pour réaliser la mise à jour de distribution :

#En mode super-utilisateur: su - [Enter] apt update
#En mode super-utilisateur: su - [Enter] apt dist-upgrade

Il est ensuite possible de rétablir le backport en décommentant et corrigeant la ligne :

deb http://deb.debian.org/debian bookworm-backports main contrib non-free non-free-firmware

Et puis faire une simple mise à jour :

#En mode super-utilisateur: su - [Enter] apt update
#En mode super-utilisateur: su - [Enter] apt upgrade

Si tout se passe bien, l’ancien système sera remplacé par «Bookworm», et chaque application remplacée par une nouvelle version, si elle est disponible dans la version Debian 12 «Bookworm».

Attention : il faut une certaine place sur le disque racine, au moins 3Gio, puisque l’opération charge toutes les applications avant de les dépaqueter puis de les installer. Il est possible de faire de la place sur un système

Retour d’expérience du 18 juin 2023 :

Il est peut-être préférable de réinstaller le système à partir de zéro. Sauvegardez vos données, obligatoirement si elles se trouvent sur la partition racine / et non sur une partition autonome /home que vous ne formaterez pas (voir partitions). La partition contenant / devra être formatée lors de l’installation.

3. Installation ou réinstallation de Debian 12 Bookworm

Tel qu’annoncé sur l’ancienne page des images non libres incluant des firmwares, les images officielles actuelles contiennent les microcodes pour périphériques, non-libres, maintenant directement installables indépendamment des applications non-free, ce qui prouve que Debian est plus pragmatique que dogmatique.

3.1 Choisir l’image iso pour l’installation

Il faudra utiliser une image iso. Il s’agit d’un grand fichier (plusieurs centaines de Mo, ou plusieurs Go) qu’il faudra graver sur CD ou copier sur une clé USB, mais de façon spéciale (voir plus loin). On a le choix entre plusieurs images iso, qui dépend du type d’installation.

CD (netinst) ou DVD : il s’agit de fichiers 630 Mo (CD) ou d’environ 4 Go (DVD) pour une installation sans Internet à partir d’un lecteur CD/DVD ou par clé USB. Ces images contiennent un ou plusieurs Bureaux (interface graphique).

netinstall, qui semble maintenant confondue avec l’image CD, est utilisée si l’on dispose d’une (bonne) connexion Internet. Une connexion Ethernet (RJ45) ne pose pas de problème. En cas de wifi, un firmware propriétaire est souvent nécessaire (firmware-atheros, firmware-ipw2x00, firmware-iwlwifi, firmware-realtek…) Frand changement avec Debian 12.0.0 Bookworm, les distributions incluent maintenant la branche non-free-firmware séparée de non-free, ce qui permet de ne pas devoir fournir le bon firmware sur une autre clé USB durant l’installation wifi le cas échéant.

Remarque : 12.1.0 évoluera durant les deux années de vie de Bookworm.

Il est possible de remplacer /amd64/ de ces deux adresses par arm64, armel, armhf, i386, mips64el, mipsel, ppc64 ou els390x.

Cette adresse est généraliste, parce que les répertoires ont des noms susceptibles de changer. Il faut choisir la version Debian récente (par exemple quelque chose comme 12.0), puis amd64 (ou 1386 pour les vieux PC) et enfin choisir une image (fichier .iso) netinstall (±500Mo) dans iso-cd/ ou complète (±4Go) dans iso-dvd/.

Il est intéressant d’également télécharger le fichier SHA256SUMS associé, qui contient une longue chaîne, qu’il faut comparer avec le résultat de la commande :

sha256sum firmware-12.0.0-amd64-netinst.iso

Deux nombres égaux apportent la sécurité que le fichier a été téléchargé sans falsification ou erreur de copie.

3.2 Préparer le média d’installation

Installation par CD/DVD

Il faut graver un CD ou un DVD avec un logiciel comme K3B (Plasma/KDE), brasero (GNOME), xfburn… ou leur équivalent en ligne de commande. N’utilisant plus ces médias, je ne peux en expliquer le fonctionnement actuel. Il faut absolument indiquer qu’il s’agit d’une gravure iso, et non pas faire un CD ou DVD de données (data).

Installation par clé USB

Les ordinateurs actuels possédant de moins en moins de lecteurs CD/DVD mais toujours des ports USB, les installations se font de plus en plus par clé USB. Il faut sacrifier les données d’une clé USB.

Attention ! Les systèmes UNIX utilisent les adresses de périphériques /dev/sda, /dev/sdb, /dev/sdc… pour désigner les périphériques de données, disques durs ET clés USB. Il faut donc être particulièrement attentif pour bien désigner la clé USB à écraser, sous peine d’irrémédiablement démolir des données.

Votre premier disque dur est certainement /dev/sda, l’éventuel second /dev/sdb

Après avoir monté une clé USB sur l’ordinateur, mount | grep /dev/sd dans une console permet de lister les périphériques de données. Il faut repérer sans se tromper le «disque» sdx (x est une des premières lettres de l’alphabet) qui représente la clé USB. La façon la plus simple de la repérer est de saisir df sans une console (simple utilisateur). Si la clé USB est sdb (par exemple un seul disque dur, pas de lecteur de CD/DVD et rien d’autre connecté), on obtiendra une réponse de ce genre :

Sys. de fichiers blocs de 1K   Utilisé Disponible Uti% Monté sur
udev                 3988352         0    3988352   0% /dev
tmpfs                 802612      1548     801064   1% /run
/dev/sda2           23854928   5049652   17568184  23% /
tmpfs                4013048     50680    3962368   2% /dev/shm
tmpfs                   5120         4       5116   1% /run/lock
/dev/sda4          267241224 195653048   57943376  78% /data
/dev/sda3          191197068 142312164   39102888  79% /home
tmpfs                 802608        72     802536   1% /run/user/1000
/dev/sdb1            3899392   2648020    1251372  68% /media/toto/8765-4321

Dans le listing ci-dessus, la partition système / , /home et /data sont visibles (respectivement sda2, sda3 et sda4)… sdb1est la première (et unique) partition du périphérique sdb de la clé USB. Il ne faudra pas tenir compte du chiffre dans la commande suivante.

Ce n’est qu’après s’être assuré de l’adresse du dernier périphérique USB connecté qu’il est permis de saisir la commande suivante (qui prend quelques minutes, c’est plus lent sur disque mécanique et USB2). Cette image (495 MO, 472 MiO) contient les firmwares non-libres pour les périphériques wifi :

dd if=firmware-11.6.0-amd64-netinst.iso of=/dev/sdx bs=1M status=progress && sync

Cette clé est normalement bootable (de même un CD ou DVD gravé en copie «iso»), mais il faut encore que le BIOS de votre ordinateur donne la priorité du boot aux périphériques USB sur les disques ATAPI ou SCSI.

Un rappel : avant de commencer une réinstallation, il est prudent de sauvegarder les données du disque, même celles qui se trouvent sur les partitions que vous ne désirez pas formater a priori : qui n’est jamais distrait ?

3.3 Booter l’ordinateur sur la clé USB ou le lecteur CD/DVD

La plupart du temps, l’ordinateur boote à partir d’une installation réalisée sur disque dur. Pour le forcer à booter à partir d’un lecteur de CD/DVD ou une clé USB, il faut le lui permettre et cela se fait dans le BIOS de votre ordinateur. Il y en a de nombreuses sortes et il n’est pas possible d’être exhaustif.

Lors de l’achat d’un ordinateur, il faut toujours s’assurer que vous disposez d’un moyen d’accéder au BIOS, car c’est la seule façon de pouvoir y installer un système GNU/Linux.

Certains ordinateurs utilisent l’Intel-RST (Rapid Storage Technology) qu’il faut désactiver, voir un exemple sur cette page.

Pour rentrer dans le BIOS, il faut, au début du boot, appuyer sur la touche [Esc], [F1], [F10] ou parfois [Sft-F1], [Sft-F1]… Il faut disposer du mot de passe (sauf parfois la première fois), à ne surtout jamais oublier. Il y a parfois deux modes d’accès au boot : un accès user et un accès admin : c’est ce dernier qui importe.

Pour permettre le boot par un lecteur CD/DVD interne, ou une clé USB et tout disque externe (USB), il faut changer l’ordre des périphériques dans la séquence de boot, c’est-à-dire faire remonter dans la liste les périphériques CD/DVD ou USB avant le disque dur. Il est difficile d’être plus précis, les BIOS pouvant varier concernant l’endroit où cette séquence se situe tout comme les touches à utiliser pour modifier cette séquence.

Quoi qu’il en soit, notez toujours les modifications que vous apportez au BIOS.

3.4 Installation : paramétrages

Il est possible de choisir l’installation graphique simple, et très peu de questions sont posées. Pour certaines raisons (et tout simplement pour apprendre) cette page considère que le mode expert non graphique a été choisi : Advanced options » Expert install (ou Graphical expert install).

Si vous devez entrer des options en mode non graphique, il faut savoir que l’installation commence en clavier américain.

minuscules

`1234567890-=Back
Tabqwertyuiop[]Ent
Capsasdfghjkl;\er
Sft<zxcvbnm,./Sft
CtrlWASpaceAMCtrl

MAJUSCULES

~!@#$%^&*()_+Back
TabQWERTYUIOP[]Ent
CapsASDFGHJKL:"|er
Sft>ZXCVBNM<>?Sft
CtrlWASpaceAMCtrl

Pas de curseur souris en mode non graphique :

Paramètres linguistiques belgo-francophono-centré : à adapter selon votre patois

Choose language : french (option personnelle)

Choisir un pays : Belgique (option personnelle)

Paramètres régionaux («locales») : fr_BE.UTF-8 (option personnelle) ou fr_FR.UTF-8 devient la norme, mais cela peut être fr_BE@EUR. Il est possible d’ajouter d’autres "locales". Attention : be_BE n’a rien à voir avec la Belgique, mais avec la Biélorussie. (Rappel : [tab] pour le bouton «confirmer» puis [Enter].

Access software for a blind person using a braille display : si aucun barrette Braille n’est branchée, passer au suivant avec [flèche bas] puis [Enter].

Configurer le clavier : Belge (option personnelle). Attention ! il existe des claviers français en Belgique : le trait d’union est associé au 6 et le souligné au 9. Sur un clavier belge, le point d’exclamation est associé au 8 et trait d’union et souligné sont sur la même touche, à gauche du [Backspace/Suppr.].

Détection et montage du support d’installation

Un lecteur a été identifié, il contient Debian GNU/Linux 12.0.0 unofficial with firmware (il se pourrait que seul l’installateur figure sur le média, le fichier iso pouvant être sur un autre?)

Détecter et monter le support d’installation (détection automatique : un nom d’image / CD/DVD devrait apparaître, contenant Bookworm).

Charger des composants depuis le support d’installation : rien n’a été choisi, le système est capable de se rendre compte du matériel et d’agir en conséquence. Auparavant, usb-storage pour la prise en compte de toutes les mémoires USB ; ntfs pour lire les partitions Windows NTFS. Il ne sont maintenant plus nécessaires. [tab] et [Enter] pour continuer.

Détection du matériel réseau (même en cas d’installation par Clé USB ou CD/DVD)

Détection du matériel réseau : reconnaît la connexion ethernet ou wifi.

Configurer le réseau? Oui L’image iso comporte les firmwares propriétaires pour le wifi, avec un peu de chance, celui de votre wifi devrait s’y trouver. Pour le wifi, choisir wlp0s0 (0 représente n’importe quel chiffre). Choisir un réseau wifi, opter probablement pour WPA/PSK, fournir le mot de passe.

Note : la connexion ethernet, auparavant eth0, eth1, a un nom qui ressemble à enp0s0 ; (sur la carte-mère?). Le wifi, anciennement wlan0, devient wlp0s0 (les chiffres ne sont pas nécessairement 0). en pour ethernet, ( eno signifie ethernet onboard) ; wl pour wlan ; p pour pcibus et s pour slot. Ces noms peuvent cependant être à rallonge (wlp2s1u8) : la politique est de cibler les connexions physiques de façon univoque pour plus de stabilité et de sécurité.

Configurer le réseau avec DHCP : oui signifie qu’il va chercher par lui-même la connexion au réseau. 3 secondes suffisent en général. Sinon, ne pas configurer le réseau maintenant.

Nom de la machine : ce que vous voulez mais n’y mettez pas d’accent ou de caractère spécial ; ce nom devra être unique si la machine fait partie d’un réseau local

Nom de domaine : ce que vous voulez (ou rien), mais ce nom doit être le même pour les différentes machines d’un même réseau.

Pays du miroir : cela ne doit pas nécessairement être votre pays, mais c’est souvent plus rapide. Il sera possible d’en changer par la suite. Normalement pas de proxy pour un ordinateur relié par ethernet ou wifi chez soi.

Créer des utilisateurs

Les mots de passe devront toujours être saisi deux fois. Il est possible de demander à ce que le mot de passe s’affiche en clair lors de la saisie, plutôt que ******. Cela a son intérêt, le clavier pouvant être en mode majuscule [ShiftLock], le pavé numérique en mode fléchage ([NumLock] désactivé), un clavier pas tout-à-fait conforme (.fr plutôt que .be)...

Activer les mots de passe cachés (shadow password) : conseillé pour qu’on ne retrouve pas le mot de passe sur le disque dur : un shadow password est une trace à partir de laquelle on ne peut recomposer le mot de passe
Autoriser les connexions du super-utilisateur pour empêcher que le premier compte normal créé ne dispose des privilèges de super-utilisateur (root). Il existe plusieurs raisons pour lesquelles il est préférable d’utiliser un mot de passe réservé à l’administration. Cette page ne parle jamais de sudo.

Mot de passe super-utilisateur : absolument nécessaire, à ne surtout jamais oublier.
Créer un compte utilisateur (au moins un), qui créera l’espace dans le répertoire /home/utilisateur. Sinon, le premier accès au système sera en mode super-utilisateur non graphique, le temps que le super-utilisateur puisse créer un compte et un mot de passe associé. C’est très facile. Pour l’utilisateur toto :

$ su - [Enter]
saisie du mot de passe du super-utilisateur
#En mode super-utilisateur: su - [Enter] adduser toto
saisie du mot de passe du super-utilisateur

...suivi de la saisie du mot de passe pour l’utilisateur (deux fois)

Configurer l’horloge

Utiliser le service NTP (Network Time Protocole) pour mettre l’horloge à l’heure lorsque connecté à Internet : l’installateur propose toujours 0.debian.pool.ntp.org alors qu’officiellement, c’est ntpsec.

L’installateur déduit le fuseau horaire du pays préalablement choisi, mais on peut le modifier. On choisit généralement le fuseau horaire par une ville proche. UTC, Temps Universel Coordonné (appelé à tort GMT).

3.5 Installation : partitionnement

Ce n’est qu’à la fin du processus de partitionnement que les données seront inscrites sur le disque et que les données non protégées seront irrémédiablement perdues. Des informations complémentaires sur les partitions en GNU/Linux.

Le système détecte les disques avant de demander si le partionnement doit être assisté (disque entier, avec LVM éventuellement chiffré) ou manuel. Les explications données ci-dessous concernent l’option Partitionnement manuel, que je recommande.

A. Soit un disque vierge ou un ancien système à écraser entièrement

Pour détruire une partition et les toutes les données qui y sont inscrites, se positionner dessus, confirmer, se positionner sur Effacer la partition et confirmer. (Espace libre est créé). Pour reformater tout un disque, recommencer jusqu’à ce qu’il n’y reste plus aucune partition.

mémoire d’échange swap : se positionner sur espace libre et confirmer.

Il est possible de remplacer une partition swap par un fichier, ce qui se fait après l’installation.

partition «système» / : se positionner sur espace libre et confirmer.

partition des utilisateurs /home : se positionner sur espace libre et confirmer.

autre(s) partition(s) /choix : s’il reste de la place, il est encore possible de créer une nouvelle partition, en précisant dans Point de montage, Autre nom : /archives par exemple, pour des données moins susceptibles de changer.

Note :

B. Soit une réinstallation avec conservation de données

La réinstallation ne concerne ici que la partition contenant le système. S’il n’existe pas de partition /home séparée (cela peut-être sur un autre disque), vos données personnelles seront écrasées.

Note : il semblerait qu’il soit possible de faire redimensionner les partitions par l’installateur (sans les détruire?) mais je n’ai pas essayé.

Il est possible de redimensionner manuellement les partitions swap et / (système) en les détruisant et en les recréant (mais l’une perdra l’espace que l’autre prendra). La partition système / devra être reformatée (et seront marquées F sur le tableau des partitions). Les partitions à conserver ne peuvent évidemment être formatées (elles seront alors marquées K. Supposant l’ancien système Debian 11 Bullseye partitionné comme suit, et que vous désiriez installer le nouveau système Debian 12 Bookworm (seconde partition de 20Go) en ext4 :

1. Primaire  8Go    F  swap
2. Primaire  20Go   F  ext4
3. Primaire  20Go   K  ext4
4. Primaire  72Go   K  ext3

Se positionner sur la partition swap (normalement la première), confirmer, se positionner sur Utiliser la partition comme, confirmer, choisir swap, confirmer, Terminer les modification pour cette partition et confirmer.

Se positionner sur la partition du système (normalement la seconde, mais cela dépend de l’installation précédente), confirmer, se positionner sur Utiliser la partition comme, confirmer, choisir ext4, confirmer, Point de montage, confirmer, choisir / , confirmer, Terminer les modifications pour cette partition et confirmer.

Se positionner sur la partition utilisateur (normalement la troisième), confirmer, Point de montage, confirmer, choisir /home, confirmer, choisir ext4 (pour conserver l’ancien format !), confirmer, Terminer les modification pour cette partition et confirmer.

De la même manière, indiquer au système le nom de l’éventuelle quatrième partition en choisissant autre pour le point de montage et en écrivant le nom (par ex : /archives. Changer le nom de la partition ne la reformate pas.

Changement de nomenclature des périphériques IDE-ATAPI

Auparavant, les disques durs «IDE-ATAPI» étaient désignés sous hda, hdb…, les périphériques USB sg0, sr0… et seuls les disques SCSI/SATA étaient désignés sous les termes sda, sdb

Actuellement, ces trois types de périphérique connaissent la dénomination unique sda, sdb… Voyez ce que donne la commande mount (qui liste les partitions montées) et surtout ne confondez pas un périphérique USB (souvent sdb, sdc…) avec le disque dur contenant le système de partitions (souvent sda1, sda2, sda3…) : les conséquences pourraient être désastreuses !

Avant d’utiliser une commande destructrice sur un média amovible, toujours le brancher et lancer

#En mode super-utilisateur: su - [Enter] dmesg

dans une console, qui vous rendra en fin de liste le dernier média branché au système :

[ 1834.294694] sd 5:0:0:0: [sdb] Attached SCSI removable disk

3.6 Installer le système de base

Installer le système de base ne prend que quelques minutes.
Noyau à installer : linux-image-6.0.1-9-amd64 pour un système 64 bits, sinon 6.0….-686… pour les pentiums II et plus, -486 sinon, bientôt plus supportés par les noyaux). amd64 concerne les puce Intel ou AMD, mais il existe également des noyaux armel, divers mips, ppc64, powerpc, riscv64.

Image générique (complète mais un peu plus lourde) ou Image ciblée, avec seulement les pilotes des périphériques détectés lors de l’installation (déconseillée).

Debian offre également une version «real time» («low latency» dans d’autres distributions), qui distribue le temps de processeur de façon cadencée et empêche que des applications soient bloquées quelques centièmes de secondes. C’est notamment utile pour usages où la réactivité est primordiale. Un tel noyau s’appelle par exemple en Debian linux-image-6.0.1-9-rt-amd64 (rt pour «real time» en est le marqueur). Il sera possible de charger un tel noyau après installation.

Installation de logiciels

Utiliser un miroir sur le réseau. Protocole : préférer "http" et choisir un dépôt près de chez soi

Utiliser des logiciels non libres : certains périphériques (imprimantes, wifi) n’ont de microprogramme (firmware) que non-libres. Debian 12 Bookworm fait maintenant la différence entre les microprogrammes (parfois incontournables) et les applications non libres. À côté de main, contrib et non-free, on trouve maintenant non-free-firmware (2023.06.14 - information à préciser).

Activer les dépôts sources seulement nécessaires pour la compilation?

Configuration de l’outil de gestion des paquets (APT) : un peu lent, ne pas s’inquiéter.

Configuration de discover : installation automatique des mises à jour de sécurité

Participer à l’étude statistique sur l’utilisation des paquets : si cela vous dit. Debian n’utilise pas ces données pour tenter de vous vendre quoi que ce soit (après vingt années d’expérience et onze versions).

Choisir et installer des logiciels : quelques minutes de chargement avant les grands choix, dont notamment l’image linux choisie

Selon la rapidité de la connexion (ou du périphérique USB ou lecteur de CD/DVD) pour le chargement des paquets, la puissance du processeur pour le dépaquetage et le nombre de sélections, cela prendra entre un quart d’heure et trois heures.

3.7 Installation du programme de boot GRUB

Installer GRUB sur le boot-secteur du disque dur où a eu lieu l’installation. Mot de passe probablement inutile.

Nouvelle question : «Faut-il forcer l’installation sur le chemin des supports amovibles EFI?» Il est POSSIBLE que cela permette le boot UEFI (à mentionner dans le BIOS de votre machine - Debian 11 Bookworm offre officiellement un support UEFI).

Terminer l’installation

Sauvegarde de paramètres sur le disque
Horloge à l’heure UTC? Oui.
Il faut enlever le média d’installation avant de relancer le système.

4. Améliorer l’installation

4.1 En cas d’installation sans partition swap

Ne pas avoir prévu de partition swap lors de l’installation n’est pas irrémédiable : il est possible de la remplacer par un fichier.

Passer en super-utilisateur :

su - [Enter] (+ mot de passe super-utilisateur)

Pour créer un fichier swap de 800Mo ou 3Go à la racine du système :

Ne pas saisir: marque du
mode super-utilisateur
#
fallocate -l 800m /swap

ou

fallocate -l 3g /swapfile

S’assurer que le système (seul) puisse y lire et écrire :

chmod 600 /swapfile

Désigner ce fichier comme espace d’échange :

mkswap /swapfile

Activer l’espace d’échange

swapon /swapfile

Pour automatiser la désignation du fichier swapfile comme espace swap au démarrage, il faut modifier le fichier /etc/fstab avec nano ou mc , à installer (8Mo) :

/swapfile none swap sw 0 0

Pourrait un jour être utile :

4.2 Logiciels importants

Certaines applications sont installées d’office, comme le langage de programmation étendu python3 ; python2, qui n’est plus maintenu depuis trois ans, a disparu de la distribution.

L’installation d’un bureau (interface graphique) amène automatiquement une série d’accessoires, comme une calculatrice, un gestionnaire d’archives (dé/compression), un analyseur de disque, un navigateur de fichiers, un lecteur de pdf, une console pour les commandes en mode texte…

Il est également probable que certaines applications soient automatiquement installées avec un bureau graphique. Dans le cas de Debian 12 Bookworm / Mate-Desktop :

D’autres peuvent être intéressantes :

Quelques logiciels en mode console sont intéressants à installer avant l’éventuelle interface graphique si aucune n’a été disponible ou choisie. Une autre page présente l’installation du Bureau mate-desktop.