Les logiciels libres
SI les logiciels libres présentent beaucoup d'avantages d'ordres divers, ils sont souvent méconnus. Premièrement parce qu'on utilise indifférement des logiciels téléchargés et d'autres déjà installés sur la machine, qu'on n'a pas toujours conscience d'avoir payés ; mais surtout à cause de la confusion répandue entre gratuit et libre, tous les deux free en anglais.
1. Informatique libre
2. Logiciels libres
3. Standards libres
4. Contre les brevets logiciels (pour mémoire)
1. Présentation de l'informatique libre
Les libertés constructives
Un logiciel est libre s'il est permis de le copier, l'étudier et l'utiliser sans restriction, et de le modifier et le redistribuer avec son code source. Ces libertés sont garanties par la licence GPL (GNU General Public License).
«Libre» se réfère ici à la liberté («libre pensée») et pas à la gratuité («entrée libre»). Il ne s'agit donc nullement de freeware: tant qu'on ne dispose pas des sources d'un logiciel, qu'il n'est pas possible ou permis de l'étudier et de l'améliorer, il n'est pas libre. Pour ceux qui n'ont aucune notion d'informatique, la source d'un programme ressemble à la partie de gauche de l'exemple suivant: il s'agit d'un fichier de programmation écrit par exemple en C, lisible par un informaticien. Une traduction, appelée compilation, transforme le fichier source en logiciel compréhensible par une machine (partiellement reporté à droite), mais trop difficilement lisible par un humain pour pouvoir l'étudier ou le modifier.
#include <stdio.h> db e8 41 fe ff ff 48 85 ed 74 1a 0f 1f 40 00 4c 89 ea 4c 89 f6 44 89 ff 41 ff 14 dc 48 83 c3 01 int main(void) 48 39 eb 75 ea 48 8b 5c 24 08 48 8b 6c 24 10 4c { 8b 64 24 18 4c 8b 6c 24 20 4c 8b 74 24 28 4c 8b printf("Hello, World\n"); 7c 24 30 48 83 c4 38 c3 0f 1f 80 00 00 00 00 f3 return 0; c3 00 00 48 83 ec 08 48 83 c4 08 c3 00 00 00 01 } 00 02 00 68 65 6c 6c 6f 2c 20 77 6f 72 6c 64 00
D'autre part, il est permis de redistribuer commercialement un logiciel libre (par exemple avec de la documentation imprimée, une garantie, un service d'aide ou de maintenance), mais les sources modifiées doivent être disponibles.
Quoiqu'il en soit, la grande majorité des logiciels libres ne vous coûtera pas grand-chose et seront même gratuits, à part le prix d'une connexion à Internet. Ceux que cela gêne pourront toujours faire une donation à la Free Software Fondation (FSF) à l'origine de la licence libre, ou aux développeurs qui ont parfois des frais.
La pérennité et universalité
L'abandon d'un logiciel «fermé», ou «privatif» (non libre) par une société éditrice rend à terme ce logiciel incapable de tourner dans un environnement qui change sans cesse. Par contre, un logiciel libre ne disparaît que par le désintérêt de tous ses développeurs, qui en sont les premiers utilisateurs.
D'autre part, les codes-sources étant à la disposition de tous, un logiciel libre peut être «porté» (adapté) vers tous les systèmes existants (libres ou «propriétaires»). Si votre système «propriétaire» est abandonné (souvenez-vous de PSX, Atari, Amiga, Next…), les logiciels libres que vous y utilisiez se trouvent déjà sur le système de rechange.
Les logiciels libres encouragent également les formats libres, qui de ce fait existent sur toutes les plateformes et facilite l'interopérabilité.
Transparence, sécurité et dynamisme
L'obligation de distribuer le logiciel avec son code-source dissuade d'y insérer du code malsain. Par exemple, le système GNU/Linux n'envoie pas d'information sensible de votre système vers un site web particulier.
La communauté des logiciels libres résout les problèmes dès qu'ils se présentent, sans négation désespérée des bugs ni des trous de sécurité. Étant moins pressés par des considérations commerciales, ils sont moins truffés de bugs que certains logiciels «propriétaires» à chaque nouvelle version.
Une concurrence doublement saine
Aider à la constitution d'une concurrence à l'intérieur du monde informatique, où sévissent des abus patents de position dominante, est très certainement démocratique. D'autre part, ce projet largement bénévole prouve que l'appât du gain n'est pas l'unique ni la meilleure motivation dans les entreprises humaines.
Presque tout le monde profite des logiciels libres
Les logiciels libres peuvent être portés sur (quasi) toutes les plateformes, ce qui fait concurrence aux applications propriétaires: il existe quelques exemples où Microsoft préfère brader ses logiciels (pas seulement dans les pays dits émergents) pour empêcher le passage aux systèmes d'exploitation ou logiciels libres. Toute pression sur un quasi-monopole profite à ses clients, même à ceux qui ne jurent que par Windows. Pour Apple, c'est différent: vous êtes en état de servitude, volontaire ou non.
Pour en savoir plus
2. Les logiciels libres
Ces dernières années ont vu sortir un nombre croissant de logiciels libres, complets et professionnels, qui fonctionnent sur plusieurs plateformes:
Bureautique
- LibreOffice comme suite bureautique complète (éditeur, tableur, présentation…)
- texmaker (LATEX), Lyx et Scribus pour l'édition (au sens premier), voir latex
- Grisbi pour la comptabilité
- Calibre pour la gestion, la transformation et la lectures des documents électroniques (e-pub…)
- Xournal pour les annotations sur un pdf
Logiciels professionnels
- Blender , modeleur (dessin en 3 dimensions) permettant l'animation en 3D.
- KohaLa pour la gestion intégrée d'une bibliothèque publique
- OrtHanc pour la gestion de l'imagerie médicale
- (non exhaustif)
Internet
- Apache, serveur WEB le plus utilisé dans le monde
- FireFox et dérivés comme navigateurs WEB
- FireZilla pour le téléversage des sites Internet
Image
- Gimp pour la retouche photo ou la création bitmap
- MyPaint pour le dessin avec les tablettes graphiques
- Inkscape pour le dessin vectoriel
- XSane pour la numérisation
- Gphoto2 pour la sauvegarde des photos numériques
- PovRay comme modeleur d'image 3D sur base de scripts de description
Multimédia
- Audacity pour l'enregistrement et édition de sons
- Rosegarden et LMMS pour la composition MIDI
- MuseScore, éditeur musical WYSIWYG
- VLC, audacious, MPlayer, SongBird, SongBird (Nightingale pour Linux) pour la lecture multimédia
- pitivi et avidemux pour l'édition de films
- sozi pour les présentations dynamiques (zoom, panoramiques…)
Programmation
- le compilateur gcc pour les langages C, C++, Objective-C, Fortran, Java, Ada, Go et D
- PHP pour la programmation Internet
- python, perl, java et ruby pour des scripts de haut niveau
- c-Lisp et Forth
- Lazarus est un
EDIautour de Free Pascal, capable de reprendre la plupart des applications Delphienvironnement de développement intégré - R et pspp pour le traitement des bases de données statistiques
- gambas pour un environnement de développement BASIC…
Jeux
Il existe des jeux logiques et de plateaux les plus divers, même s'ils ne prétendent pas souvent rivaliser avec les jeux «réalistes» commerciaux développés (mais il en existe) pour les consoles ou systèmes propriétaires. Certains peuvent être joués en émulation Windows avec WINE.
En (s)avoir plus…
Cette page consacrée aux logiciels de GNU/Linux
Liste (en) des logiciels GPL de la Free Software Foundation, par catégories
WinLibre (fr) rassemble les principaux logiciels libres pour Windows, 170Mo ou 650Mo
ODF Add-in permet à Microsoft Office de lire les formats ouverts utilisés par Open et LibreOffice.
Framasoft développe des alternatives aux outils et réseaux «sociaux» commerciaux et intrusifs:
- Framabee, un moteur de recherche
- Framadate pour organiser des réunions
- Framadrive pour stocker des documents
- Framadrop pour partager des données
- Framasphère pour partager des idées
- Framanews pour s'informer
- Framatube pour partager des vidéos
- et une page de traductions, des livres, des jeux, une feuille de calcul, du dessin, un générateur d'URLs courtes… et un forum autour des logiciels et de la philosophie libres
3. Les standards libres
D'autre part, nous assistons à une universalisation des standards libres ou ouverts, repris par les logiciels «propriétaires»:
- .ogg (Vorbis) pour le son, pouvant contenir les compressions
- Vorbis pour la musique
- Speex pour la voix humaine
- Opus, qui reprend les formats ouverts Speex et Silk.
- .ogv (Theora) pour l'image. DailyMotion l'utilise, ainsi que FireFox pour «open video»
- .xml pour les bases de données en général, et ses dérivés open documents:
- .odt textes formatés
- .ods feuilles de cacul
- .odp présentations
- .odg graphiques
- .odc diagrammes
- .odf formules
- .odb bases de données
- .odi images
- .mxl, .mxml pour MusicXML (édition musicale)
- .svg pour les images vectorielles (également xml)
- .png pour les images compressées, sans réduction des couleurs (.gif) ni perte de qualité (.jpg)
- .jng est une compression de type .jpg gérant la transparence
- .mng pour les images animées, à base de .png ou .jng
- .gzip, .bzip2 pour la compression, .tar pour l'archivage
4. Contre les brevets logiciels
Une ancienne page de ce site renvoyait à quelques sites, maintenant fermés. Voilà ce qu'elle contenait :
L'Union européenne suivra-t-elle les États-unis et le Japon sur la question des brevets logiciels en permettant le brevetage de concepts aussi triviaux que «achetez-en-un-clic» ou la barre de progression présente sur tous les systèmes informatiques depuis des (dizaines d')années?
L'informatique appartiendrait alors aux investisseurs capables de s'approprier ce que tout le monde utilise depuis longtemps (ce qui n'est pas l'objectif des brevets), ce qui inquiète non seulement les utilisateurs des systèmes et logiciels libres, mais aussi les développeurs indépendants qui ne peuvent payer la protection de leur propres productions ou subir les tracasseries judiciaires de bataillons d'avocats.
Une page subsiste sur ce débat